dimanche le 24 novembre 2024

Ouagadougou : Echangeur du Nord, coup dur pour les activités économiques de certains riverains

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Situé à la sortie Nord de Ouagadougou, l’échangeur du Nord vise à décongestionner la circulation. Une fonction que le joyau architectural a rempli mais qui a porté un coup dur aux activités économiques de certains riverains. Pour en savoir plus, une équipe de reportage de Filinfos a rendu visite aux femmes du marché de Baskuy et celles pratiquant le jardinage aux abords du barrage.

Composé de quatre nœuds à anses et trompettes, avec une boucle de sortie sur la route nationale n°22 et dix ouvrages de franchissement, de longueur variante entre 40 et 75, l’échangeur en principe devait faire la fierté de tous les Ouagalais. Pour certains riverains l’ouvrage, donne une certaine fluidité à la circulation et favorise la sécurité routière et le désenclavement des arrondissements 2, 3, 4, 8, et 9 de la ville de Ouagadougou. D’autres par contre laissent entendre: « avec l’échangeur, on nous voit plus, on n’arrive plus à gagner notre pitance … ». Alima Zongo fait partie de ces riverains. Elle pratique le maraichage aux alentours du Barrage de Baskuy. Elle occupe l’espace depuis plus de 25 ans et s’épanouissait  jusqu’à la réalisation de l’échangeur du Nord. « Depuis la réalisation de l’échangeur, nous n’avons plus de la clientèle comme avant. Souvent c’est décevant de produire et de ne pas pouvoir écouler. Avant on nous voyait quand ce n’était pas construit, mais maintenant on ne nous voit plus, nous sommes désormais invisibles aux yeux de la clientèle » regrette-t-elle. Pour elle beaucoup d’usagers ne maîtrisent toujours pas la circulation sur l’échangeur.

Ouédraogo Minata travaille à côté de l’échangeur depuis plus de 30 ans. « Nous ne pouvons pas dire si l’échangeur empiète sur notre économie ou pas. Si l’infrastructure constitue un avantage pour nos enfants ou les générations à venir, on ne peut qu’être fière même si, nous sommes désormais confrontés à des difficultés et que nous n’avons plus de la clientèle ».

l’espace occupé auparavant par les femmes pour le jardinage

Pour Lisa Zongo (Nom d’emprunt), commerçante au marché de Baskuy, depuis la construction de l’échangeur du Nord, la clientèle au marché se fait rare. Selon ses dires, il est difficile pour leurs clients de contourner le goudron d’autant plus que certains n’ont pas la maitrise de l’infrastructure. « Nous n’avons plus de la clientèle depuis qu’ils ont réalisé l’échangeur. Beaucoup de nos clients, particulièrement ceux qui viennent des communes environnantes disent qu’ils ne maitrisent pas surtout que beaucoup ne savent pas lire les panneaux. Aussi les femmes de Ouagadougou se plaignent parce qu’elles doivent désormais contourner le goudron par exemple si elles viennent de Tampouy. Tout cela fait que certaines préfèrent continuer à Larlé pour le marché pendant que nous perdons la clientèle. » a-t-elle-déclaré.

En ce qui concerne la plainte de Lisa Zongo, rappelons qu’en 2020, les femmes du marché de Baskuy avaient  manifesté leur mécontentement suite à l’accès difficile au marché le mardi.  Une manifestation qui est restée vaine selon Lisa Zongo. Au cours de la manifestation, elles réclamaient l’ouverture d’un passage permettant d’accéder facilement au marché.

En effet, des dalles sont installées sur une distance d’environ 500mètres de l’échangeur jusqu’à la station Total  de Kolgho Naaba pour séparer les deux voies. Un pont permet d’accéder au marché mais il est peu pratiqué de l’avis des femmes. Les femmes aux abords du barrage de Baskuy reconnaissent avoir reçu de l’aide de la part de la mairie. Elles auraient reçu quelques sacs de riz (environ 5 ou 6 sacs de riz pour trois associations) comme soutien. Du côté du marché,  les femmes disent n’avoir pas reçu une aide concrète.

Malgré ces difficultés, l’échangeur du Nord construit à 70 milliards de Fcfa a redoré le blason de Ouagadougou.

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