Assassinats du 15 octobre1987 : « le tort de Bossobè Traoré, c’est d’avoir survécu …», Me Maria Kanyili, avocat de l’accusé

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L’audience du procès de Thomas Sankara et ses compagnons se poursuit. Pour le mardi 2 novembre, l’accusé Possèbè Traoré, membre de la sécurité rapproché de Thomas Sankara est passé à la barre. Il est le premier garde rapproché de Thomas Sankara à être entendu à ce procès.

Bossobè Traoré, membre de la sécurité rapproché de Thomas Sankara est passé à la barre. Il lui est reproché d’avoir volontairement donné la mort de Thomas Sankara et à ses compagnons et de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat. Des faits que l’accusé ne reconnaît pas. Il raconte qu’il était au conseil de l’Entente le 15 octobre 1987, jour funeste mais il était en pose. Ainsi, il raconte qu’il animait la causette auprès du véhicule Thomas Sankara avec trois autres militaires de la sécurité de Thomas Sankara jusqu’à ce qu’un véhicule fonce vers eux de vive allure. Et quand le véhicule a stationné, il y a des hommes cagoulés et armés raconte-t-il qui sont sortis et sont vénus dire : haut les mains, déposez vos armes et couchez vous. Des ordres que Monsieur Traoré et ses camarades ont exécuté sans réfléchir suite à la puissance de frappe de l’adversaire en face. Et et 0c’est en ce moment qu’Otis (un de la garde de Thomas Sankara) s’est retiré vers les fleurs où il avait caché son arme et a commencé à tirer sur nous. « Il a tiré sur l’un de nous trois, puis le deuxième et en fin moi. A mon niveau, c’est mon coude qui a été touché, et j’ai pris la fuite. Il a tiré deuxièmement au sol, puis il a enchaîné les tirs », a-t-il expliqué. Il dit avoir échappé belle à la mort puisqu’après avoir quitté le conseil de l’entente en fuite, il est tombé vers l’université parce qu’il avait perdu beaucoup de sang. C’est là, dit-il que des étudiants l’ont aperçu et l’ont porté secours. « Ils ont demandé à un usager de la route qui était en véhicule de me déposer à l’hôpital. Chose que la conductrice a accepté », a-t-il-soutenu.

Il explique toujours qu’après les premiers soins, les médecins ont dit qu’une évacuation est nécessaire. A cet effet, il explique que l’Etat a entrepris des démarches pour l’évacuer en France pour des soins le 10 décembre.

La partie civile sur sa soif

La déclaration de Possèbè Traoré a laissé la partie civile sur sa soif qui veut savoir comment Autiste n’a pas raté les deux autres militaires et lui a raté. Aussi, le parquet veut savoir pourquoi, le camp Compaoré accusé d’avoir tué Thomas Sankara et ses compagnons lui a soigné.

A cette question l’accusé répond qu’il a été blessé au service donc c’est un accident de travail. Ces propos seront soutenus par son avocat commis d’office, Maria Kanyili à la sortie d’audience qui juge qu’il est normal que son client soit pris en charge car il a été blessé dans l’exercice de ses fonctions. « Ce n’est donc pas un privilège », a-t-elle conclu. Elle ajoute que la partie civile en veut à son client parce qu’il a survécu.

L’audience est suspendue et se poursuit le mercredi 3 novembre 2021 à 9 heures avec l’interrogatoire de l’accusé Possèbè Traoré.

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