Société : Inoussa Barry, le handicapé qui a abandonné la mendicité pour le sifflet

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Ce lundi 9 octobre, le monde célèbre la journée internationale du  handicapé. En marge de cette commémoration, filinfos.net a fait un zoom sur un handicapé moteur qui refuse son handicap. Il s’agit de Inoussa Barry, un handicapé qui s’est érigé en régulateur de circulation.

Samedi 2 octobre 2021. Sous un soleil moins romantique, Inoussa Barry handicapé moteur est à son lieu de travail.  Posté au troisième feu tricolore après le pont de Tanghin du côté nord, il se fait très vite remarquer pour peu que vous ayez des yeux pour regarder à défaut des oreilles pour entendre. En effet, Inoussa Barry assis sur son vélo à trois roues, près du feu tricolore nord, donne des coûts de sifflets soit pour autoriser les usagers à passer soit pour leur dire de patienter. En un mot Inoussa régule la circulation.

Réguler la circulation, une corvée enthousiasmante pour Inoussa

Sifflet à la bouche Inoussa Barry fait son job avec beaucoup de sérieux. Parfois, il menace de la main les récalcitrants qui n’optempèrent pas à son coup de sifflet. D’ailleurs, le régulateur de la circulation affirme que c’est la principale difficulté de son travail.  » Les gens sont souvent bizarre, tu ne leur donnent pas l’autorisation mais ils passent. Alors que cela peut causer des accidents ». Loin de se décourager Inoussa cinfie : « c’est un travail que j’aime et qui me permet d’être utile à la société ». Il affirme qu’il y a longtemps qu’il s’adonne à cette activité.

J’ai décidé de ne plus mendier

La sueur au front, Inoussa Barry affirme avoir renoncé à la mendicité pour se reconvertir en  » régulateur de circulation ».  » C’est vrai que ce n’est pas un travail facile mais c’est mieux que de s’assoir avec une boîte pour quémander » a-t-il déclaré. Il insiste d’ailleurs qu’il était mendiant avant de prendre le sifflet.

Mais comment Inoussa qui regule la circulation sans salaire arrivé à subvenir à ces besoins ? À cette question, il affirme qu’il arrive que des usagers lui donnent des pièces pour l’encourager. Alors qu’il répond à cette question un monsieur déscend de sa moto et vient lui tendre deux pièces de 100 Francs. Enthousiasmé, il remercie le donateur par des bénédictions. Il réplique alors : « vous voyez? Il y a des gens qui aiment ce que je fais et qui me soutiennent ».

Present à ce feu tricolore depuis un certain temps, Inoussa s’est fait une côte de popularité.  » Eh Inoussa ça va? »  lance un Monsieur au régulateur de la circulation. Et des phrases pareilles, Inoussa en entend régulièrement dans son job.

A la question de savoir si la police est au courant de son activité, il dit ne pas avoir la réponse.  » Mais ce que je sais, c’est qu’il y a des policiers qui passent et me saluent, il y en a même qui m’encourage », a-t-il insinué.

Sans formation en régulation de circulation, et avec son handicap moteur Inoussa dit être content de ce qu’il fait mais, il note un souci:  » mon vélo a vieilli rendant mon déplacement difficile, alors que je bouge beaucoup. D’ici-là je dois bouger pour un autre carrefour » a-t-il mentionné. Il demande ainsi aux bonnes volontés de l’aider à avoir un nouveau vélo.  » Je ne vais pas refuser un soutien financier aussi s ‘il y en a » argue monsieur Barry en souriant.

Pour finir le handicapé moteur demande aux citoyens de respecter le code de la route pour le bonheur de tous.

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