Assassinat de Thomas Sankara : et si…

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Leader incontesté depuis son entrée en jeu dans la guerre qui a opposé la Haute Volta au Mali, Thomas Sankara, sentait venir la mort au soir de sa vie mais « pour rester lui-même, il était obligé de continuer dans cette lancée ».

« Je me retrouve un peu comme un cycliste qui grimpe une pente raide, qui a à gauche et à droite des précipices, mais il est obligé de pédaler, sinon il tombe » déclarait-il dans une interview accordée à TV5 Monde.

Et comme les rumeurs sur sa tentative d’assassinat se propageait de plus en plus, il confiait quelques mois plus tôt au journal le Monde : « le jour ou vous apprendrez que Blaise prépare un coup d’État contre moi, ça voudrait dire que c’est trop tard, et même imparable. Il connaît tellement de choses sur moi que personne ne peut me protéger contre lui ».

Puis vint le jour fatidique. En pleine réunion au conseil de l’Entente le 15 octobre 1987, Thomas Sankara est surpris et massacré avec 12 de ses compagnons. Un coup de force conduit par des éléments de la garde rapprochée de Blaise Compaoré, son ami intime.

Comme une prémonition, son ami et frère d’arme Boukari Kaboré dit le lion avait demandé l’autorisation pour arrêté Blaise Compaoré avant qu’il ne commette ce forfait.  » Il m’a dit non, que l’amitié ne se trahit pas. Et il a ajouté que ce n’est pas à nous de trahir l’amitié, mais c’est à eux de trahir » indiquait le Lion.

« A un moment de sa vie, Sankara a pensé à nous liquider », (Blaise Compaoré)

Après l’assassinat de son « meilleur ami » par sa garde rapprochée, le numéro 2 de la révolution Blaise Compaoré s’auto proclame Président du Burkina Faso. Occasion pour lui de balayer du revers de la main, son implication dans ce coup d’État.

 » J’ai des regrets d’avoir perdu un ami, et qu’à un moment de sa vie, il ait pensé à nous liquider. C’est dommage » lançait il face à la presse internationale.

Thomas Sankara (autre fois appelé le peuple par la population), qui était présenté comme le sauveur de l’Afrique, est désormais caricaturé en « démon » par le nouvel homme fort. Il est accusé d’enrichissement illégal. Sa famille est harcelée, son épouse Mariame Sankara se voit contrainte de quitter le pays pour sa survit.

34 ans après cett tragédie, les principaux accusés, dont Blaise Compaoré (en exil en Côte d’Ivoire), le général Gilbert Diendéré détenu a la Maison d’arrêt et de correction des armées seront à la barre à partir du 11 octobre. Le Général Diendéré purge déjà une peine de 20 ans pour son implication dans le putsch de 2015.

Mohamed NAKANABO

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