Proposition des élections municipales à suffrage universel : entre approbations et désapprobations
Le dialogue politique a pris fin le mardi 28 septembre 2021. Parmi les clauses, la classe politique a convenu que les élections municipales soient à suffrage universel direct. Ce qui change, c’est que les populations vont élire directement leurs maires en lieu et place des conseillers qui doivent élire leurs maires. Un consensus biaisé car la majorité veut une mise en application de la mesure dès les élections de 2022 et la majorité dit de patienter jusqu’en 2027 le temps de pouvoir expliquer le projet aux populations. Le mercredi 29 septembre des Ouagalais se sont prononcés sur cette résolution.
Assis en groupe dans un kiosque à Goughin, des jeunes apprécient diversement la résolution du dialogue politique qui est de passer à une élection municipale directe pour les élections municipales. Pour le plus âgé du groupe, cette décision devrait faire d’abord office d’une large concertation avant toute application. D’ailleurs, il ne voit pas son intérêt. « Vous ne faites que déplacer le problème sans la résoudre. Si on pouvait même supprimer les conseillers les remplacer par autre chose, cela pourrait être meilleur», a-t-il dit.
L’un de ces camarades attend d’abord que la classe politique dévoile le mode de vote avant de se prononcer. « Concrètement, comment l’élection va se passer ? », s’est-il interrogé. Et de poursuivre que « si chaque parti doit designer quatre candidats, comment ils font pour être élus ? Est-ce au cas, où le parti a eu plus de conseillers ou c’est comment ? Y aurait-il deux votes ? Si ce sont les voix des partis qui ouvrent la voie à la mairie, ça ne change rien.
« Avant c’était la volonté des conseillers et non des populations »
Que font d’ailleurs les conseillers municipaux ? S’interroge Jean Marie Kafando. « On les vote et après ils deviennent introuvables dans les secteurs », a-t-il dit. C’est pourquoi, il félicite l’initiative de la classe politique. Il explique que les conseillers jouent le rôle d’intermédiaire. Ce qui handicape le travail, « puisqu’il faut exposer les problèmes au conseiller qui en retour doit informer au maire ». Pour Jean Marie Kafando, l’opposition doit accepter le suffrage universel direct pour les élections prochaines car ils auront le temps pendant la campagne politique de bien expliquer le système.
Pour Inoussa Tassembedo, le classe politique a fait un bon choix. « On vote des conseillers qui en retour élisent un maire qui est parfois méconnu par les citoyens », a-t-il dit. « Si vous votez votre maire, vous ne pouvez plus dire à que quelqu’un que vous ne le voulez pas, puisse que vous l’avez choisi consciemment ». Aussi, il explique qu’avec le suffrage indirect, quand on reproche quelque chose au maire, les maires rejettent la faute aux conseillers et vice versa. Mais si c’est une élection directe les populations peuvent demander la tête du maire s’ils ne travaillent pas conformément à son programme.
Emmanuel Gouba
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