Affaire assassinat de Thomas Sankara: le médecin-militaire Hamado Kafando à la barre

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Le procès de l’assassinat de Thomas Sankara et ses compagnons s’est poursuivi le jeudi 4 novembre 2021 à Ouagadougou. Pour ce huitième jour, le Colonel-major à la retraite, médecin militaire est passé à la barre.

Hamado Kafando, médecin militaire à la retraite est père de 5 enfants. Il est poursuivi pour faux en écriture publique. Spécifiquement, il lui ait reproché d’avoir établi, le certificat de Bonaventure Compaoré assassiné au même titre que Thomas Sankara au soir du 15 octobre 1987. Dans le certificat il mentionne à propos de la mort de Compaoré qu’il s’agit d’une mort accidentelle.

Au moment des faits, Hamadou Kafando était médecin chef de l’infirmerie de la présidence. Devant le tribunal, il reconnaît avoir établi le certificat de décès de Bonaventure Compaoré en mentionnant qu’il est mort accidentellement. Il dit l’avoir fait à la demande de la veuve Compaoré. C’est de ce fait soutient-il qu’il a établi le certificat de décès dans l’ultime but  » d’aider la veuve et les ayants droits de Bonaventure Compaoré d’avoir leur droits. À l’en croire, le document a été signé en 1991.

Interrogé sur son choix, l’accusé répond qu’il a estimé que c’est ce qui lui semblait juste et ce d’autant plus que tout le monde savait  » ce qui s’est passé » puisque c’était 4 ans après. Pour la partie civile qui insistait sur la question, l’accusé finit pas dire que tout le monde savait que le président Sankara et ses compagnons sont décédés d’une mort violente.

Visiblement cette réponse ne satisfait pas le parquet qui insiste pour savoir pourquoi il n’a pas marqué que Bonaventure Compaoré est décédé d’une mort naturelle comme le médecin Diébré a mentionné que le président Thomas Sankara est décédé d’une mort naturelle. Et là, il répond encore que les choses étaient encore plus précises sur la mort de Thomas Sankara et ses compagnons.

Mais, l’avocat des ayants droits de Bonaventure Compaoré, lis l’acte du médecin-militaire Hamado Kafando comme une volonté de banaliser la mort du feu Compaoré. Mais, l’accusé persiste et signe que l’action s’inscrivait dans un but sociale.  » Pour moi, le certificat est destinée à la famille pour qu’elle puisse avoir ses droits ». Il ajoute que ce certificat pourrait connaître une modification toutefois si les informations se précisaient davantage.

Mais, la partie civile dit ne pas être convaincue car selon eux, le médecin militaire ne peut pas attester que Bonaventure Compaoré est décédé accidentellement sans avoir la certitude que c’était le cas.

Emmanuel GOUBA et Frédéric Nikiéma

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