Élections municipales et défis sécuritaires : les politiciens veulent prendre le taureau par les cornes

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Initiées par le président du Faso, les travaux du dialogue politique national entre la majorité et l’opposition politique autour des questions relatives à la sécurité, la relecture à minima du code électoral et à la réconciliation nationale ont pris fin le mardi 28 septembre 2021 à Kosyam. Des accords ont été certes trouvés mais des points de désaccords démeurent aussi.

Majorité et opposition politique sont d’accord pour une élection municipale à suffrage universel direct. C’est à dire que les électeurs vont directement élire leur maire contrairement à l’ancien système où les populations élisaient les conseillers municipaux, qui en retour choisissaient le maire.

Pour les deux camps, l’ancien système est source de noubreux conflits.  » En ce qui concerne l’élection des maires nous avons compris qu’il va falloir que nous changeons de mode électoral. Il y a eu des mésententes, des casses, il y a eu même des morts, on ne peut pas avec la politique enregistrer des morts dont le nombre est de plus en plus élevé » a expliqué Vincent Dabilgou.  Et d’ajouter que chaque parti politique va designer son candidat pour la mairie et les populations vont voter librement.

Tous ont dit oui à une élection à suffrage universel direct mais la période de mise en application constitue une pomme de discorde. La majorité veut que la mesure soit appliquée dès les élections de 2022 et l’opposition dit de patienter en 2027, le temps d’expliquer aux populations la nouvelle formule.  » Un point de divergence que le chef de l’État va arbitrer » a lancé Vincent Dabilgou.

Comment organiser des élections avec ce fort défi sécuritaire, c’est l’une des questions ressorties au cours du dialogue politique.  » Il a été retenu que nous puissions de manière consensuelle faire le constat avec l’armée, le Premier ministère, la CENI, trois mois avant les élections des zones où les élections pourront se dérouler, de sorte à ce que chacun puisse être informé et savoir où nous pourrons aller pour ces élections » a déclaré Gilbert Noël Ouédraogo, co-président de l’opposition.

Pour les élections locales qui s’annoncent, la classe politique est tombée d’accord que chaque personne déplacée interne puisse exercer son droit de vote au niveau de leur lieux de résidence.

La classe politique rassure que personne ne sera à l’écart dans le processus de réconciliation nationale

À ce dialogue politique, le ministre d’État auprès du président du Faso, ministre chargé de la reconnaissance nationale et de la cohésion sociale a fait le point de tout ce qui a été fait. A cet effet, la classe politique s’est dite satisfaite du travail abbatu et s’engage à s’investir pour une réconciliation réussie.

Gilbert Noël Ouédraogo dans son résumé a mentionné que la question a été posée au gouvernement pour connaitre la démarche utilisée pour atteindre la réconciliation. A cette question dit-il, le gouvernement a répondu que c’est le tryptique vérité-justice-réconciliation. A cet effet, l’opposition a souhaité une suspension des dossiers en cours pour les reverser dans le cadre du processus de réconciliation nationale. L’opposition s’inquiète d’ailleurs de la concomitance entre la tenue des procès et le forum de réconciliation nationale prévue se tenir en janvier 2022. « 

Le dialogue politique s’est également penché sur la situation sécuritaire. Les ministres de la défense et de la sécurité ont fait le point de situation sécuritaire. La classe politique a fait des recommandations et invite les autorités en charge de la sécurité à poursuivre le travail de réorganisation de peaufinement de la stratégie pour permettre d’engranger des résultats sur le terrain.

La question du quota genre a été également un des points de ce dialogue politique. La classe politique s’est engagée à faire du quota genre une réalité au Burkina. Le chef de l’État qui a prononcé le discours de clôture a félicité la classe politique tout en mentionnant qu’il veillera personnellement à l’exécution des points d’accords trouver entre les deux parties.

A noter que ce dialogue s’est tenu avec un changement au niveau de la co-présidence. « Avec le congrès du parti majoritaire, il y a eu un remplacement au niveau du co-président de la majorité qui  est Vincent Dabilgou et Gilbert Noël Ouédraogo comme co-président de l’opposition ».

Le dialogue politique a débuté en juin et avait été interrompu avant de reprendre le lundi 27 septembre 2021.

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