« Il n’y a plus de viande de 500 FCFA» Ibrahim Nikiema, boucher

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La viande rouge est source de protéines, de fer et de vitamines du groupe B, indispensable au bon fonctionnement de l’organisme selon le Centre de recherche sur le cancer (CIRC) en 2015. Elle est avant tout un aliment qui fait toujours parti des habitudes alimentaires des populations et donne de la saveur à la nourriture. Cependant de nos jours, force est de constater que cet aliment dont les populations ne peuvent se priver se fait de plus en plus rare et ce, en raison de l’insécurité (terrorisme) dans les zones pastorales. Dans la capitale burkinabè, clients et clientes se plaignent de toute envergure sur la situation qui prévaut dans les marchés. La viande a connu une hausse du prix ces dernières années. Plus de viande de 500FCFA. Le kilogramme, lui varie entre 3000Fcfa et 3500Fcfa de marché en marché. Pour en savoir plus, le mercredi 11 août 2021 une équipe de Filinfos a sillonné les marchés de Ouagadougou en vue de recueillir les avis.

« C’est une affaire qui nous dépasse tous, le prix de la viande a connu une hausse. Même nos aînés présents disent n’avoir jamais vécu une telle situation auparavant. Avant nous vendions le kilo avec l’os à 2500 FCFA. Maintenant nous vendons le kilo de la viande sans os à 3500 FCFA. Ce qui veut dire que le kilo varie désormais entre 3000 et 3500 FCFA » a déclaré Compaoré Abdoul Rasmané, boucher au marché de Gounghin. Le boucher de Gounghin Yaar explique la hausse des prix par la recrudescence des attaques terroristes. En effet, les zones agro-pastorales notamment le sahel sont de plus en plus les cibles des attaques terroristes. Ces attaques incessantes freinent non seulement les activités agro-pastorales, mais empêchent également les éleveurs d’écouler leur bétail, d’autant plus qu’il faut noter le fait que certains bétails sont emportés au passage des terroristes. Toutes ces raisons expliquent pourquoi les burkinabè font face à la hausse du prix de la viande.

 Au marché de Paglayiri, sis à cissin, on constate pareille situation : le prix élevé de la viande. Ici, c’est Nikiema Ibrahim, responsable de la confrérie des bouchers du marché qui nous reçoit. Habillé de sa blouse bleue, Ibrahim au visage pale semble inquiet dès notre arrivée. En effet, il est 10h et les étables des bouchers sont toujours vides. Il n’y a pas de clientèle nous a –t-il confié dès la toute première question sur la hausse du prix de la viande. Pour Ibrahim Nikièma, avant dès 10h, il ne pouvait se permettre la causerie pendant le marché à cause de la clientèle. Mais maintenant, il est obligé de causer avec le voisinage ou de se promener de temps en temps dans les alentours du marché. D’une voix plus ou moins soucieuse pour l’avenir, Ibrahim s’exclame « la viande est devenue chère, Il n’y a plus de viande de 500 FCFA, si on donne souvent 500 FCFA, c’est parce que c’est un client habituel ou parce qu’on connait la personne personnellement. Vous l’avez-vous-même constaté, si c’était avant, je n’allais même pas avoir le temps de répondre à vos questions. Mais depuis que le prix de la viande a augmenté, nous sommes tenus souvent de causer entre nous parce que nous n’avons plus assez de clients ».

Nikiema Ibrahim, responsable de la confrérie des bouchers du marché

Aline Ouandaogo, cliente habituelle d’Ibrahim Nikiema déplore également cette situation. « C’est compliqué pour nous les femmes, vu que le prix de la viande a augmenté. Nous ne pouvons plus faire le marché avec 1000 Fcfa parce qu’il n’y a plus de viande de 500 Fcfa. Je viens de payer la viande pour 5000 Fcfa et vous avez vu la quantité que j’ai reçue. C’est peu, alors que nous ne pouvons pas préparer sans la viande. Souvent, nous essayons de changer de temps en temps avec le poisson. Mais le poisson aussi devient de plus en plus chère ».

Aline Ouandaogo, cliente à la boucherie de paglayiri s’inquiète de la situation

Qu’à cela ne tienne, bouchers, clients, clientes d’une voix unanime ont souhaité que la paix revienne au pays. Comme quoi tout le monde paie les frais de l’insécurité d’une manière ou d’une autre.

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