Marche pacifique organisée par l’opposition : des populations disent non au terrorisme

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Ce samedi 3 juillet 2021, des populations ont battu le pavé à Ouagadougou pour réclamer plus de sécurité. Une marche organisée simultanément par l’opposition politique burkinabè dans plusieurs villes du pays.

 « Nous sommes fatigués du terrorisme », « nos enfants meurent au front », « On n’en peut plus », tels sont les propos des marcheurs qui se sont réunis à la place de la nation ce samedi 3 juillet. Dans la foule ou pouvait lire sur des pancartes, « papa Rock, vous êtes responsables de la sécurité de tous les Burkinabè », « Monsieur le président, ayez le courage de décider ». Un jeune, sur sa pancarte, s’interroge : « y a-t-il un président au Burkina » ? Le temps, passe, les cris et les dénonciations montent. Le protocole annonce l’arrivée des responsables de l’opposition avec à sa tête, le chef de file de l’opposition politique, Eddie Komboïgo.

« Trop, c’est trop », Eddie Komboïgo

Après un bain de foule, Eddie Komboigo, livre un discoursau manifestants. Sans détour, il déclare : « Nous ne voulons plus qu’un seul Burkinabè tombe, sinon heyii ». Une phrase qui entraîne un concert de vuvuzelas et de cris dans la foule. « Plus de cinq ans de tâtonnements, cinq ans d’échec, cinq ans de patience, trop c’est trop. Pendant le premier mandat de Roch Kaboré, nous avons dénombré plus de 1300 morts et plus d’un million de déplacés internes et nous nous inquiétons que le deuxième mandat  soit pire que le premier. Cette année, nous sommes déjà à plus de 500 morts » a laissé entendre Eddie Komboïgo avant de demander une minute de silence en hommage de ceux qui sont tombés pour les raisons de terrorisme.

Le CFOP exhorte le gouvernement à instruire aux instances de régulations de la communications de mettre fins aux menacent des médias.

Pour le retour de la paix, Eddie Komboïgo et ses camarades proposent entre autres, l’organisation urgente des assises nationales sur la sécurité, une dotation conséquente en matériel aux forces de défense et de sécurité, revoir les types de contrats signés entre le Burkina et les forces étrangères dans la lutte contre le terrorisme, la mise en place d’un fond spéciale pour une aide aux personnes déplacées internes.

Une marche pas du tout silencieuse

A l’issue du discours du CFOP, il donne le top départ pour la marche. Munis de drapeaux, de sifflets, de trompettes, les marcheurs, arpentent les artères de la ville de Ouagadougou. De la place de la nation en passant par le rond-point des cinéastes, les manifestants ont traversé le marché, pour rejoindre l’avenue Kwamé N’krumah et déboucher au rond-point des Nation Unies avant de regagner le point de départ qui est la place de la nation.  Si d’incidents majeurs n’ont pas été signalés, il est important de noter que les manifestants n’ont pas manqué de faire du bruit. Des cris, par-là, coups de sifflets, les murmures, et parfois des danses par-ci, les manifestants ont exprimé leur mécontentement. Arrivé au marché un jeune marcheur lance aux commerçants qui ont ouverts leurs boutiques : « C’est parce qu’il y a la paix que vous venez au marché. D’ailleurs, nous les clients nous avons décidé de marcher, ce qui veut dire que vous n’aurez pas de clients aujourd’hui ». Sur l’avenue Kwamé N’krumah, les commerçants aux abords de la route regardent les manifestants, d’autres les filment avec leurs téléphones portables. Des marcheurs, n’hésitent pas de les inviter à rejoindre la marche.

« Le retour de la paix », la raison des marcheurs

Dans la foule, certaines affiches de partis politiques se faisaient voir, les organisations de la société civile également.

Image d’une manifestante

Mais, certains marcheurs, ne se réclament ni des partis politiques, ni des OSC. Ils disent sortir marcher pour le retour de la paix. « Nous ne sommes pas à la marche de l’opposition. Je ne marche pas pour l’opposition, je marche pour le Burkina. Je marche pour dénoncer l’immobilisme. On ne peut pas s’assoir comme cela et laisser le pays sombrer » a lâché Kaleb Bidiga, manifestant. Issaka, également manifestant s’est exprimé en une phrase : « on ne veut que la paix, c’est tout ».

 » J’ai répondu à un appel, et j’essais de faire ce que je peux aux quotidien pour que les choses aillent mieux » Naim Touré.

La marche se poursuit, le soleil brille davantage et le « mercure » des manifestants montent, les coups de sifflet sont de plus en plus forts, les termes « sankaristes », sortent « La patrie ou mort nous vaincrons », « Le Burkina ne va pas sombrer ».

La France pointée du doigt 

Un jeune homme marche avec sur une pancarte sur lequel il a écrit « Ensemble disons non à la France ». Il lâche : « notre combat c’est contre la France, la cause c’est la France, elle a instauré ses règles et il est difficile pour les Burkinabè de s’en sortir. On n’en veut plus de la France ». De retour à la place de la nation quelques jeunes, tiennent le drapeau de la France, et veulent le brûler avec comme message, montrer aux yeux du monde, qu’ils ne sont pas contents de la France.  Mais, ils sont vite maîtrisés par leurs camarades indiquant que c’est un acte « antidémocratique » disent-ils.

Reunis à 9 heures, c’est au tour de 12 heures que les marcheurs ont mis fin à leur activité et se sont donnés rendez-vous pour le dimanche 4 juillet 2021.   A noter que cette marche a été lancée par l’opposition politique et se veut être une « marche pacifique » et s’étend sur les 45 provinces du Burkina Faso. Cependant, nos confrères de l’AIB relève qu’il y a eu une faible mobilisation dans des localités comme Zorgho, Dori, Kombissiri, Sapouy.

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