Écroulement de l’immeuble R+1 à Bonheur-Ville : des riverains encore sous le choc
Les populations de Bonheur-ville ont vécu une triste matinée le samedi 3 avril 2021. Un bâtiment R+1 en construction s’est écroulé et a causé la mort de deux personnes. Le jeudi 8 avril, une équipe de la rédaction de filinfos.net est allée à la rencontre des riverains du bâtiment écroulé.
C’est un bâtiment dépourvu complètement de son auvent, la dalle déposée à terre, la ferraille sortie de son cadre, et des briques réduites en farine. Rihanata, d’une cour voisine immédiate du bâtiment écroulé a toujours le triste souvenir de la mort de ces deux personnes. Assise sous un arbre dans sa cour allaitant son enfant, elle raconte difficilement la scène. Selon elle, il s’agit de deux maçons qui travaillaient sur le chantier qui ont trouvé la mort. Rihanata relate que le samedi 3 avril, jour du drame, les maçons se sont réveillés de bonne heure et ont commencé à travailler, plutôt que d’habitude et se sont mis à tailler les poteaux de l’auvent qu’ils avaient déjà érigé. Mais, elle laisse croire qu’elle ne savait pas à quoi cela rimait exactement. A l’en croire, c’est le fait de tailler les poteaux qui soutenaient l’auvent qui l’a fait écroulé. « Quand, je me suis réveillée et qu’ils étaient en train de travailler, j’ai salué et je suis rentrée. Même pas une minute, j’ai entendu un grand bruit, puis après, s’en est suivi des cris. Et j’ai vu le drame », a-t-elle laissé entendre d’une voix tremblante et encore sous le choc. « Je n’arrive pas à croire, des jeunes qui sont venus se chercher et la fin est tragique », a-t-elle soupiré. Elle a fait savoir, qu’elle entretenait de bonnes relations de voisinage avec ses deux maçons. Au départ, dit-elle ils étaient trois à travailler sur le chantier dont le patron qui est rentré pour des soins après un accident. Et c’est quelques jours après que le drame est survenu. « Puisse leur âme reposer en paix », a-t-elle souhaité. A la question de savoir si la population ne s’est pas révoltée, elle répond par la négative mais ajoute que pour les riverains c’est toujours la tristesse.
Nignan Zacharia, lui aussi habite près du bâtiment écroulé. Il affirme avoir participé à l’installation des tuyauteries de la maison. Pour-lui, c’est le laxisme des acteurs qui a conduit à l’écroulement du bâtiment. D’abord, il relève que le dosage du ciment n’était pas suffisant. Et d’ajouter que l’auvent qui est tombé a été construit à la hâte. « Le jour où il voulait construire l’auvent, je suis passé tôt dans la matinée pour demander de l’emploi et les maçons m’ont fait savoir qu’ils n’avaient pas besoin d’employés. Le lendemain, quand je repassais devant le bâtiment j’ai vu que l’auvent était déjà entièrement construit, donc en moins de 24 heures». Un argumentaire soutenu par d’autres jeunes riverains. Des témoins ont affirmé que le bâtiment était déjà incliné avant de finir par tomber. Ils souhaitent que ce chantier soit arrêté et que l’Etat veille au grain sur la qualité des bâtiments construits.
Emmanuel Gouba
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