Affaire Yirgou : Où en est-on avec l’instruction du dossier?

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Yirgou, localité située dans la commune de Barsalogo, région du Centre-Nord du Burkina a été le théâtre d’un conflit communautaire en début janvier 2019. Les affrontements ont causé la mort de 46 personnes, selon les chiffres officiels et 210 selon un collectif de défense de droit de l’homme. Deux ans après, la justice piétine-t-elle ? Le Procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Kaya, Ahandi Ouoba, a accordé un entretien à nos confrères de Libreinfo.net. Dans l’entretien, il a évoqué, le nombre de personnes libérées à ce jour, les mises en examen, et les différents blocages à l’avancée du dossier.

Deux ans après le drame de Yirgou, l’affaire est en justice et l’instruction suit son cours, selon les dires du Procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Kaya, Ahandi Ouoba. « Beaucoup d’actes essentiels à la manifestation de la vérité ont pu être posés par le juge d’instruction. Il s’agit notamment des interrogatoires au fond, des confrontations, des auditions de victimes et témoins » soutient-il. Il ajoute que 180 mandats d’amener ont été lancés par le procureur du Faso avant la saisine du juge d’instruction. Il rapporte aussi que des mandats d’arrêt ont également été lancés par le magistrat instructeur et attendent exécution. « Au total, nous avons treize (13) personnes mises en examen pour le moment et onze (11) sont toujours en détention à ce jour » a déclaré Ahandi Ouoba.

Le procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Kaya a déclaré que les mis en examen dans le dossier Yirgou sont poursuivis entre autres pour des faits de génocide, grand banditisme, assassinant, qualifiés de crime au sens de la législation. Et s’agissant de crime dit-il, la détention provisoire peut aller jusqu’à 04 ans telle qu’elle résulte de la lecture combinée des articles 261-81 à 261-83 du code de procédure pénale. « C’est dire qu’à l’expiration de ce délai, s’il n’y a pas encore de jugement, ils peuvent être élargis » à-il expliqué.
Le procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Kaya, Ahandi Ouoba relève des difficultés dans la collecte des témoignages des familles des victimes. Il explique que certaines familles se sont dispersées sans adresse connue. L’autre difficulté qu’il a mentionné, c’est le manque de moyens financiers pour certains d’assurer leur transport et leur séjour lorsqu’ils sont convoqués par le juge d’instruction.
À la question de savoir si la libération de certains détenus dans l’affaire, n’est pas liée à la pression de certains lobbies ou de la rue, il répond :  » nous n’avons cédé à rien. Ce que vous devez savoir, c’est qu’en matière pénale, la liberté, c’est le principe et la détention, l’exception selon les termes de l’article 261-79 du code de procédure pénale. Ainsi, dès lors que le juge d’instruction estime que la détention d’un mis en examen n’est plus nécessaire pour la suite de l’information, il l’élargit ».
Répondant à la question de savoir, si un jugement est possible courant 2021, il affirme :  » c’est notre souhait à tous, cependant en la matière, la date du jugement ne dépend pas de nous mais de l’évolution du dossier ».

Source : Libreinfos

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