Présidentielle en Côte d’ivoire : encore des élections qui divisent et des résultats pas acceptés de tous

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La commission électorale indépendante a proclamé dans la nuit du 2 au 3 octobre 2020 les résultats de l’élection du 31 octobre qui s’est déroulée dans un climat tendu. Des résultats qui placent Alassane Ouattara vainqueur et qui font l’objet de contestations.


Des élections tenues dans un contexte tendu et qui présentent des lendemains incertains. A la suite de la tenue du scrutin présidentiel ivoirien du 31 octobre, la commission électorale indépendante (CEI) a proclamé dans la nuit de lundi 2 à mardi 3 novembre les résultats. Selon la CEI, Alassane Ouattara, âgé de 78 ans est réélu pour son troisième mandat avec 94,27 % des voix. Sur un total de 3 245 909 suffrages exprimés, Alassane Ouattara a recueillis 3 031 483 voix. Le taux de participation est estimé à 53, 53%. Selon les statistiques de la CEI, 17 601 bureaux de votes ont pu ouvrir sur les 22 381. Des opposants ont empêché l’ouverture de certains bureaux de votes.
Selon le score annoncé par la CEI, Kouadio Konan Bertin est premier des candidats «  malheureux » avec 1,99 % des voix (64 011 voix). Malgré que les deux autres candidats aient appelé au boycott, ils ont reçu des suffrages. Henri Konan Bédié arrive troisième avec 1,66% (53 330) des voix et Pascal Affi N’Guessan prend la queue du peloton avec 0,99% des voix (31 986).


Des élections émaillées d’incidents


Le processus électoral a connu plusieurs incidents. L’opposition a dénoncé la candidature du président sortant comme une tentative illégale de se maintenir au pouvoir alors que le nombre de mandats présidentiels se limitent à deux. Alassane Ouattara quant à lui, rétorque que la nouvelle constitution adoptée en 2016, lui autorisait à briguer un second mandat. Un désaccord qui a provoqué des remous qui ont coûté la vie à une trentaine de personnes avant la date des élections. Certains observateurs parlent aussi de cinq morts dans la journée du 31 octobre.


Des résultats aux allures conflictogènes


Un peu moins de 24 heures avant la délibération de la CEI, l’opposition a annoncé qu’elle avait créé un « conseil national de transition », présidé par l’ancien président Henri Konan Bédié dans le but de mettre en place un gouvernement de transition.


A noter que c’est la deuxième fois que l’annonce de la victoire d’Alassane Ouattara à la présidentielle prend une tournure violente. En 2010, l’annonce de sa victoire contestée par Laurent Gbagbo, avait déclenché une guerre civile de plusieurs mois. Il avait donc accédé au pouvoir après la victoire de ses forces de sécurité en 2011. Un conflit qui a fait environ 3000 victimes.

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