Fermeture du lycée Philippe Zinda Kaboré : des libraires se sentent économiquement menacés
Le directeur provincial des Enseignements post-primaire et secondaire du Kadiogo a annoncé dans un communiqué en date du 27 août 2021 que le lycée Philippe Zinda Kaboré fermé depuis le 25 mai 2021 pour une période indéterminée n’ouvrira pas ses portes pour l’année 2021–2022. Les élèves seront redéployés dans d’autres établissements, précise le communiqué. Une décision qui sèment l’inquiétude sur des libraires installés aux environs du lycée Philippe Zinda.
Boukari Nikièma est libraire installé aux alentours du lycée Philippe Zinda Kaboré. Depuis 20 ans il exerce ce métier autour du lycée. C’est avec tristesse qu’il dit avoir entendu la nouvelle que le lycée Philippe Zinda Kaboré n’ouvrira pas ces portes pour l’année scolaire 2021-2022. » Depuis 20 ans que je suis là, je n’ai jamais vu le lycée fermé pour fait de grève ».
Pour lui, cette mesure ne sera pas sans conséquence sur son activité de vente de fournitures et de manuels scolaires. » S’il n’y a pas d’élèves, il n’y a pas de libraires, c’est grâce à eux que nous sommes là. On est obligé de supporter sinon, ce n’est pas facile ». Mais selon lui, comme la décision vient des « hautes autorités » on ne peut que se plier à cela.
Par ailleurs, ils demandent aux autorités de mettre un peu d’eau dans leur vin. De son avis, les autorités devraient tout planifier avant la rentrée pour permettre aux élèves de poursuivre les cours. Cependant, Boukari Nikiéma lance un appel aux parents d’élèves de veiller à une bonne éducation de leurs enfants.
Ouédraogo Ambroise est un libraire occasionnel, il vient vendre dans la boutique de son frère après ses études. Il ne comprend pas pourquoi on peut fermer le lycée Philippe Zinda Kaboré, l’un des plus grands lycées du Burkina alors qu’il y a des activités connexes qui se créent autour. Il se demande si ce n’est pas pour une raison sécuritaire que le lycée a été fermé. Tout compte fait, ils pensent que les libraires sauront s’adapter.
Près du lycée, un mécanicien exprime son inquiétude mais requiert l’anonymat. » La plupart de mes clients sont des élèves et si le lycée est fermé, je perdrais une bonne partie de la clientèle ». » C’est ici qu’ils viennent coller et réparer leurs petites pannes ».
« La fermeture du lycée Phillipe Zinda Kaboré n’a pas d’impact sur mon travail », Salif Ouédraogo, libraire
Contrairement au précédent, Salif Ouédraogo libraire aux encablures du lycée Philippe Zinda Kaboré, il ne trouve pas d’inconvénients avec la fermeture du lycée Philippe Zinda Kaboré. « En quoi est-ce que cela peut jouer sur mon activité économique » ? S’interroge-t-il. » Nous avons des clients qui quittent de très loin pour venir s’acheter des fournitures scolaires et d’autres quittent également ici pour aller acheter ailleurs. Donc je ne vois pas en quoi, cela pourrait jouer négativement sur nos activités.
À la question de connaître son avis sur la fermeture de l’école, Salif Ouédraogo dit n’avoir pas les informations nécessaires pour se prononcer là dessus. » Pourquoi, ils ont fermé le lycée ? C’est sûr qu’il y a des raisons. Mais pour le moment nous ne savons pas. Mais dès que nous saurons, nous pourrons nous prononcer ».
En rappel, le lycée Philippe Zinda Kaboré a été fermé le 25 mai dernier suite à des manifestations des élèves, qui protestaient contre les nouvelles réformes scolaires entreprises par le ministère de l’éducation nationale de l’alphabétisation et de la promotion des langues locales. Il s’agit notamment de la suppression des sujets au choix dans les épreuves de sciences de la vie et de la terre et en histoire géographie, le passage de l’organisation de l’examen du baccalauréat à la charge du ministère de l’éducation nationale au lieu du ministère de l’enseignement supérieur.
Emmanuel Gouba
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