Verdict du procès Thomas Sankara et 12 autres : “j’aurais préféré qu’on allège la peine au nom de la réconciliation nationale” (Ouagalais)

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Le verdict sur l’affaire d’assassinat Thomas Sankara et 12 de ses compagnons vient d’être rendu public ce mercredi 06 avril 2022. Une condamnation à perpétuité pour l’ancien dignitaire de Kosyam Blaise Compaoré. Et même sentence pour Gilbert Diendéré et Hyacinthe Kafando. Un verdict qui est diversement apprécié par la population.

Pour Alidou Ouédraogo, gérant d’un secretariat public, il ne voit pas l’intérêt de la condamnation de Blaise Compaoré.  » Ça fait quoi qu’on ait condamné Blaise Compaoré, de toutes les façons il n’est pas au pays. Et il ne reviendra pas » a-t-il justifié. En ce qui concerne le cas Diendéré il estime que c’est lui-même qui s’est livré car il aura ouï-dire que certains personnes auraient exigé sa libération après le coup d’État du 24 janvier. Chose qu’il a refusé pour qu’on ne lui ne colle pas la responsabilité de ce coup de force ».

Pour dame Nikiema, nom d’emprunt ex militante du CDP, le verdict lui laisse indifférente car dit-elle  » si au début je m’intéressais au procès et je le suivait lors du journal de 20 heures, aujourd’hui ce n’est plus le cas… Ces choses c’est entre eux…moi, ma politique c’est mon commerce, et mon souci actuel c’est que le pays retrouve la paix ». La soixantaine bien sonnée, dame Nikiema se dit inquiète pour la jeune génération au regard de la situation sécuritaire. « Nous, on a du vécu, c’est pour vous (ndlr jeune generation) maintenant que nous nous inquiétons ». Avant de conclure, “je ne saurai donc me prenoncer sur ce procès”.

S’il y a des Burkinabè pour qui le verdict est sans effet, d’autres espéraient un autre issu.

Kiemde Boubacar

C’est le cas de Kiemde Boubacar.  » J’aurai souhaité qu’on mette en avant la réconciliation nationale et qu’on sursoie au verdict. Sinon la décision pourrait mettre à mal la recherche de la paix. Même si je ne suis pas contre le principe qu’on sanctionne les infractions, j’aurais préféré qu’on allège la peine au nom de la réconciliation nationale afin que cela dissuade les uns et serve de leçon pour les autres.

Madi Sana

Au nom de la paix, Madi Sana aurait préféré qu’on relaxe le général Diendéré et qu’on fasse revenir Blaise Compaoré.  » Au temps de Blaise Compaoré, nous vivions dans la paix. Et il n’y avait rien de tel. Aujourd’hui, nous sommes prêts à soutenir toute personne à même de ramener la paix au Faso ». Avant de poursuivre  » un Burkinabè c’est celui qui sait pardonner, et nous devons pardonner tous ceux qui nous ont offensé. C’est ainsi que nous aurons la miséricorde de Dieu et que le pays retrouvera sa paix d’antan ».

Sidonie Pouya et Carine Pierrette Zongo

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