Affaire Assassinat de Thomas Sankara :  » le gal Gilbert Diendere n’a pas commis un quelconque acte de complicité dans cet assassinat » Me Paul Kéré avocat de la défense.

Me Paul Kéré, avocat de la défense

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Le 3e et dernier jour de l’audition du Gal Gilbert Diendere s’est tenu ce jeudi 11 novembre 2021. Une troisième journée consacrée aux questions des avocats de la défense.

Après 2 jours de silence c’est au tour de la défense du Gal Diendéré de prendre la parole pour « démonter » les chefs d’accusations qui pèsent sur leur client.

Me Paul Kéré donne le ton de l’interrogatoire. Pour lui, son client Gilbert Diendéré n’est nullement impliqué dans l’assistanat du président Sankara
Il rappelle d’ailleurs que la complicité suppose l’aide, I’assistance ou même l’omission. « Pour moi c’est non, le General Gilbert Diendere n’a pas commis un quelconque acte de complicité dans cet assassinat » a laissé entendre Me Kéré.

Mais pour la partie civile, ils ont à la barre un général qui a failli à ses missions de sécurisation du Conseil de l’Entente et qui pense d’ailleurs n’avoir commis aucune faute.
« Nous avons suffisamment démontrer hier quelle était sa responsabilité et nous allons continuer encore de le montrer avec les témoins qui viendront à la barre pour montrer comment et combien toute sa défense est construite sur des contre-vérités nous sommes donc sereins. Il pense s’en sortir mais nous avons l’assurance que la semaine prochaine les temoins viendront le confondre davantage » lâche l’avocat de la partie civil Me Ambroise Farama. L’avocat s’étonne même des propos du général tendant à dire qu’il est prêt pour le combat et s’inquiète de l’exemple l’accusé et sa défense.
« L’exemple selon lequel le tribunal pourrait être attaqué, est ce un signe pour nous dire que c’est ce qui risque de nous arrivés?… j’ose croire que non. mais qu’à cela ne tienne nous pensons que cette attitude de l’accusé est assez inquiétante » s’inquiète l’avocat de la partie civile.

Le parquet s’est interrogé sur les compétences du Gal Diendéré en qualité de chef de corps adjoint au moment des faits. « Général ne reconnaissez-vous pas avoir failli dans votre mission » s’interroge le procureur et au général de répondre « j’ai pas le sentiment d’avoir totalement failli, mais j’ai quand même un pincement au cœur vu que ça s’est passé à l’intérieur et que j’étais chef de corps adjoint ». Surpris par la réponse, le parquet veut savoir pourquoi Gilbert Diendéré alors chef de corps adjoint n’a pas sanctionné ses éléments qui ont commis l’assassinat qui pourtant étaient sous sa commande. A cette question Diendéré répond que les évènements du 15 octobre 1987 présentaient une situation particulière mais il pense avoir fait sa part en tenant ses supérieurs hiérarchiques informé .  » J’ai dis que j’étais un subordonné, j’avais des chefs donc il faut relativiser » a conclu le Gal.

Pour Me Abdoul Latif Dabo de la partie civile est satisfait du déroulement pour le moment sauf que selon lui, il y a certains avocats qui piétinent un principe fondamental en matière pénale : la présomption d’innocence.  » Toute personne est présumée innocente jusqu’à ce que la décision de justice soit prononcés à son encontre et que cette décision soit définitive. Tant que cela ne l’est pas, je pense qu’il est quand même hasardeux de sortir devant la presse et dire qu’il est le coupable, il est celui-là qui a organisé ». Pour lui, ces déclarations heurtent le principe sacro-saint de la constitution.

Frédéric Nikiéma

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