Procès Thomas Sankara : « je ne peux pas faire de commentaire, je m’en tiens aux faits », (Gilbert Diendéré)

Le général Diendéré et son conseil

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Le général Gilbert Diendéré est inculpé dans l’affaire assassinat de Thomas Sankara et ses compagnons avec 4 chefs d’accusations. L’accusé était lieutenant et chefs de corps adjoint du Centre national d’entrainement commando et responsable de la sécurité de la présidence aux moments des faits. Pour son premier jour de comparution, il affiche un air serein face au tribunal.

A la barre, le général Gilbert Diendéré refuse de s’assoir. Il y est resté débout pendant toute l’audience qui s’est déroulé 9 heures à 16 heures entrecoupée de pause. Tenue treillis au manche retroussées le général Gilbert Diendéré s’exprime à la barre avec un air décontracté. Mais, la conversation entre le parquet et l’accusé ne sera pas un long fleuve tranquille. En occurrence, le procureur a demandé à l’accusé de se prononcer sur la déclaration de Blaise Compaoré. Sans hésiter, l’accusé argue au procureur d’aller poser la question à Blaise Compaoré. Une réponse que le procureur va qualifier de « manque de respect » en sa personne. Les esprits se chauffent et le président suspend l’audience pour quelques minutes le temps que les ardeurs se calment.

Mais peu avant le général a affirmé qu’il a entendu des propos du procureur qu’il est poursuivi pour assassinat, chose qui n’est pas correct car dit-il « je suis poursuivi pour complicité d’assassinat». Ayant entendu cela, Gilbert Diendéré tente de rectifier le procureur le renvoyant à ses dossiers « que lui-même » a écrit. Et au procureur de répondre : « Mon général je connais bien le dossier, certainement que vous ne m’avez pas compris».  Après explication, les deux se comprennent et reprennent la série des questions.

Dans les réponses du général, l’on note la fréquence des termes : «je ne sais, je ne saurais vous dire».  A une question du procureur de savoir les sentiments du général lorsqu’il a vu le corps de Thomas Sankara au Conseil  de l’Entente il répond : « Madame le procureur, je vais garder mes sentiments pour moi-même, je ne suis pas venue ici pour parler de ma vie».

Face au parquet, le Gilbert Diendéré s’abstient des commentaires. « Mon général quel commentaire faites-vous des militaires qui ont assassiné Thomas Sankara. Pensez-vous que c’est un acte commandité ou isolé ? », balance le parquet à l’accusé. « Je ne saurai vous dire, je ne peux pas faire de commentaire, je m’en tiens aux faits », déclare l’accusé les bras croisés.

Dans ses réponses, le Général ne fait pas de marche arrière, lorsqu’une question lui est posée pour une deuxième fois, il répond : « j’ai déjà répondu à cette question et je ne reviens plus dessus».

Le général semble bien maîtriser son dossier car dans ses propos, il n’hésite pas a convoqué les pièces du dossier avec précisions.

L’interrogatoire se poursuit ce mercredi 10 novembre 2021 à 9 heures avec les questions des avocats de la partie civile.

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