Procès assassinat Thomas Sankara :  » l’humanisme » du médecin militaire Alidou Diebré lui joue des tours

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L’audience de ce jour a repris avec l’audition de M. Alidou Jean Christophe Diebre médecin-militaire, directeur central du service de santé des forces armées populaires au moment des faits. Accusé de faux en écriture publique, l’homme en question est celui qui a livré le certificat de décès de Thomas Sankara dans lequel il a apposé la mention  » mort naturelle ». Pour l’accusé, il l’a fait par humanisme.

 » J’ai marqué mort naturelle sur le certificat de décès pour 3 veuves dont celle de Thomas Sankara car elles en avaient besoin pour des actes administratifs à la mairie  » a déclaré Alidou Jean Christophe Diebre à la barre.

Poursuivant, il reconnaît n’avoir pas respecté la rigueur de la déontologie professionnelle. « Lors des faits, j’étais à l’infirmerie de camp Guillaume Ouedraogo et 3 mois après le 15 octobre, j’ai reçu chez moi à domicile 3 veuves dont celle de Thomas Sankara. Elles m’ont suppliées de les aider étant un proche de Sankara et par humanisme, je ne pouvais pas refuser même si j’hésitais parce que je ne savais pas quoi mentionner » indique l’accusé Alidou Jean Christophe Diebre à la barre.

A la question de savoir pourquoi l’accusé Diebré a déclaré la mort naturelle au lieu de mort par fusillade alors qu’il était informé des faits, l’accusé répond « j’ai appris qu’il a été fusillé, mais je n’y étais pas et sans autopsie, c’est une mort naturelle, car je ne connaissais pas la cause directe de sa mort ». Et d’ajouter qu’il y a une différence entre un certificat médical de décès et celui d’un certificat de cause de décès. Et en ce sens, il n’a pas donné la cause de la mort du décès de Thomas Sankara, mais juste un certificat de décès pour aider les veuves.

Frédéric Nikiéma

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