Santé sexuelle et reproductive au Burkina Faso: l’accès aux services d’interruption sécurisée de grossesse selon la loi, un défi majeur pour l’ABBEF

Partager sur:

Dans le cadre du programme  » Ado, Avance ensemble! » , l’Association Burkinabè pour le Bien-être Familial (ABBEF) a initié du 23 au 25 avril 2024, une formation de trois jours, au profit d’une vingtaine de journalistes et influenceurs du Burkina, sur le cadre légal de l’interruption sécurisé de grossesse (ISG) au Burkina Faso. Une initiative qui vise à renforcer les connaissances des hommes et femmes de médias sur le sujet pour qu’ils soient des relais de la bonne information. D’où le thème  » Clarification des valeurs sur le cadre légal de l’interruption sécurisée de grossesse au Burkina .

Il s’est agi à la lumière de ce thème de lever le voile sur un véritable problème de société qu’est l’avortement clandestin, de mettre le doigt sur le mal-être de milliers de femmes et jeunes filles qui pour diverses raisons y ont recours et de briser les stéréotypes liés à la question. Selon un rapport du ministère en charge de la santé, plus d’un quart (25%) de la mortalité maternelle qui survienne au Burkina Faso est liée à l’interruption non sécurisée de grossesse contre un taux de 13% au niveau mondial. C’est la 3e cause de mortalité maternelle, précise le rapport.

Et parmi les cas d’avortement clandestin, on compte des cas qui devraient être éligibles à l’ISG légale suivant la prescription de la loi N° 049-2005/AN portant santé de la reproduction et la loi N° 025-2018/AN portant code pénal. Il s’agit en effet des cas de viols, d’inceste, des cas de grossesse mettant en danger la vie de la mère et les cas de malformations congénitales.

En militant donc pour un accès à des services d’interruption sécurisée de grossesse conformément aux textes en vigueur au Burkina Faso, l’ABBEF entend contribuer à réduire le taux de mortalité lié à l’avortement clandestin et au manque de soins appropriés en brisant les barrières liées à l’information. C’est à dire inciter les uns et les autres à réexaminer les hypothèses et les mythes profondément ancrés concernant la planification familiale, les avortements à risques et les problèmes associés.

C’est ainsi que les participants ont pu trois jours durant, bénéficier d’une formation théorique et pratique, couvrant divers aspects de l’interruption sécurisée de grossesse, selon la loi, ainsi que les implications juridiques et éthiques. Des experts renommés dans le domaine de la santé reproductive ont animé des séances interactives, partageant leurs connaissances et leur expérience pour garantir une compréhension approfondie et une mise en pratique adéquate des directives nationales.

Au-delà de l’aspect technique, cette formation a également mis l’accent sur les bienfaits socio-économiques et de santé publique de l’interruption sécurisée de grossesse, selon la loi, lorsqu’elle est pratiquée dans le respect des normes médicales et légales. En offrant aux femmes la possibilité de choisir en toute sécurité la taille de leur famille et de planifier leur reproduction, ces services contribuent à réduire les risques de complications liées à la grossesse non désirée, à améliorer la santé maternelle et infantile, ainsi qu’à promouvoir l’autonomisation des femmes et leur participation active à la société.

Grâce à cette formation, l’ABBEF réaffirme son engagement en faveur de la promotion des droits sexuels et reproductifs des femmes au Burkina Faso. En fournissant des connaissances et des compétences essentielles, l’association ouvre la voie à une meilleure prise en charge des femmes enceintes confrontées à des situations difficiles, tout en œuvrant pour la construction d’une société plus égalitaire et respectueuse de la dignité humaine.

Partager sur: