Crypto-monnaie : l’autre espoir des jeunes

Saadia Convelbo, investisseuse en ligne

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Les investissements en ligne notamment la crypto-monnaie, devient une pratique courante chez bon nombre de jeunes. Pour certains, cette nouvelle forme de monnaie aurait des avantages pour les pays du sud et en particulier pour la jeunesse. Certains s’adonnent à cœur joie et disent faire de bonnes affaires. C’est dans cette optique que Filinfos.net a fait une immersion dans l’univers de la crypto-monnaie.

Après avoir obtenu son baccalauréat série D en 2019, Alimata Saadia Convelbo, célibataire, tombe dans l’embarras du choix. Opter pour l’enseignement général ou se former dans une filière professionnelle. Orientée dans une université de Bobo-Dioulasso, indépendamment de sa volonté, elle finit par porter son choix sur une formation professionnelle.  Une décision qui va vite porter du fruit car bien qu’elle n’a pas encore achevé sa formation, Saadia Convelbo décide d’entreprendre. Elle investit en ligne notamment dans la crypto-monnaie, une forme de transaction qui se fait via internet.   Et c’est le début d’une carrière fleurissante pour la jeune dame.

Mais qu’en est-il exactement de la crypto monnaie ?

Selon les explications de  Lamissa Barro, docteur en économie, la  crypto-monnaie fait allusion à de monnaies numériques reposant sur la technologie blockchain, qui permet de vérifier les paiements et autres transactions en l’absence d’un dépositaire centralisé (sans nécessité de Banque centrale). La blockchain (chaîne de blocs) est une technologie qui permet de stocker et transmettre des informations de manière transparente, sécurisée et sans organe central de contrôle (sorte de gigantesque livre de comptes numérique). Et d’ajouter que la base de données renferme l’historique de toutes les transactions effectuées entre ses utilisateurs depuis sa création. « Chaque fois que quelqu’un veut consulter une transaction que le livre renferme, il faut le décrypter, ce qui demande des ressources électrique et informatique. Décentralisation oblige, ce sont les utilisateurs qui sont mis à contribution pour valider les transactions. La crypto-monnaie a plusieurs autres appellations synonymes (crypto-actif, crypto-devise, monnaie cryptographique ou encore cybermonnaie) », explique Dr Barro.

La crypto-monnaie : une aventure « merveilleuse » pour Saadia Convelbo

Arrivée dans le domaine de la crypto-monnaie à peine une année, Saadia Convelbo récolte déjà ses bénéfices. Pour elle, c’est du commerce modernisé qui consiste à acheter et à revendre. Un exercice qui lui plait. Elle affirme que sa vie à changer au cours de ce cette première année d’expérience dans la crypto-monnaie mais, elle a enregistré des pertes.  « Moi ma première perte en investissement c’était plus de 500 milles. Alors que 500 000 en ce moment, c’est tout une fortune. En ce moment, on confiait notre argent aux crypto-tradeur, pour qu’ils nous remettent notre argent après, avec intérêt. C’est ainsi que par la suite, j’ai compris qu’on peut se faire de l’argent en ne bougeant même pas. Donc, j’ai décidé de me faire former », a-t-elle déclaré. Après sa formation, elle dit faire de bonnes affaires. « Moi je me fait de l’argent sans bouger », renchérit-elle affichant un léger sourire. 

« Ma vie à plus que changer avec la crypto-monnaie »

A la question de savoir ce que la crypto-monnaie lui a apporté comme bénéfice, elle s’exclame : « Si on me demande si ma vie à changer, je dirai plus que Oui, parce que ma vie à plus que changer même, car   ce que j’ai pu faire en un an, waouh ».  Et de poursuivre, « j’ai acheté un terrain, j’ai ouvert une petite boutique, j’ai acheté deux motos ou j’ai gardé une et donné une à ma sœur ».  En plus, elle dit être tributaire d’une ferme et paye également sa scolarité dans un centre de formation qui s’élève à plus d’un million.

Souli Pougdanaaba, le jeune financier qui a démissionné pour faire de la crytpto-monnaie

Titulaire d’un diplôme en comptabilité, Souli Pougdanaaba est arrivé a paraphé un contrat dans une entreprise de la place. Mais, le financier de formation n’y restera pas pour longtemps. Après avoir entendu parler des « bienfaits » de la monnaie dite numérique, il se donne les moyens de se former. Réconforté par une anecdote, où, il raconte avec enthousiasme : « Un enseignant vacataire qui a investi autour de 200 cent mille et en deux trois mois, il a récupéré plus de 20 millions ». Conforté par cet exemple les choses iront plus vite. Il débourse 100 000 F CFA pour une formation en investissement numérique.  Puis, il devient expert de la chose. « Aujourd’hui, j’achète des crypto-monnaies, je revends et je donne des formations », a affirmé le jeune homme.

Pougdanaba Boris Souli veut que la jeunesse soit plus entreprenante.

Plus le temps passe, plus Monsieur Souli , fait des bénéfices avec  la crypto-monnaie. Chose qui l’emmène à renoncer à son poste de comptable pour se concentrer sur la crypto-monnaie.  «  Il y a de cela une année, que je n’ai plus d’autres sources de revenues que la crypto monnaie et les investissements en lignes », a laissé entendre le jeune homme.

La crypto-monnaie : une alternative pour les jeunes

Pour Boris Pougdanaba Souli le processus est simple. Il s’agit d’acheter la crypto-monnaie par les sites d’échanges comme crypto.com, la blockchain, Krakem à l’aide d’une carte bancaire, ou un virement bancaire ou l’acheter en F CFA avec les vendeurs et attendre au moment propice pour le revendre ou l’échanger. C’est à ce titre qu’il défend qu’on n’a pas besoin d’être fortuné pour investir dans les crypto-monnaie. «  Même à moins de 10 000 F CFA », c’est possible, avoue Monsieur Pogdanaaba.   

Aussi, il affirme qu’on n’a pas besoin d’être lettré ou alphabétisé pour investir dans la cryptomonnaie. « Par exemple, quelqu’un peux décider d’investir dans les crypto-monnaies mais n’a pas de connaissance en la matière. Dans ce cas de figure, s’il ne veut pas se fatiguer, il peut confier son argent a une personne qui s’y connait qui va ouvrir un compte en son nom et y placé de l’argent », explique Monsieur Pougdanaba. De ce fait, il est convaincu que tout le monde ne peut pas faire du trading de la crypto –monnaie (vente de la crypto-monnaie) mais tout le monde peut investir en ligne. Cependant, le jeune homme conseille que toute personne désirant se lancer dans l’investissement doit d’abord maitriser les notions fondamentales.

Monsieur Pougdanaba croit que les crypto-monnaies constituent une solution au chômage. «  Quelqu’un peut-être diplômé et ne pas avoir du travail, mais si, elle sait investir en ligne, elle peut se débrouiller. Cela va permettre d’aider d’autres personnes avec l’argent qu’on gagne », conseilles le jeune homme. 

La crypto-monnaie comme moyen d’indépendance économique pour les pays à monnaie faible

L’un des arguments que défendent les amoureux de crypto-monnaies, c’est l’égalité des parités. C’est l’exemple de Saadia Convelbo. « Elle vient d’abord pour apporter une solution à l’inégal répartition des monnaies. Nous, notre monnaie (faisant allusion au F CFA) subit l’inégalité de la parité. Quand je dis qu’un euro égal à 561 F, cela veut dire que si tu quittes l’Europe avec un million, tu peux repartir facilement avec près d’un milliard de F CFA, ce qui nous maintien dans une situation d’infériorité», a-t-elle signifié.  Prenant l’exemple du Bitcoin (l’un des types de monnaie-numérique) elle justifie qu’en crypto-monnaie, la part est égale.  « Quand tu prends un bitcoin, c’est prêt de 40 millions, actuellement. Le bitcoin ne change pas, peu importe dans le pays où vous vous trouvez », explique-t-elle.

 » Internet offre beaucoup d’opportunité d’investissement et les jeunes doivent savoir et pouvoir les saisir », Saadia Convelbo.

Autre avantage selon elle, c’est la sécurité. Elle explique que comme la monnaie n’est pas physique, elle permet d’éviter les braquages.  «  Même si tu perds ton téléphone. Il suffit de prendre un autre téléphone et mettre tes coordonnés. Les transferts sont illimités », a-t-elle rajouté.

Mlle Convelbo, renchérit qu’avec la monnaie numérique, on n’est plus rattaché en un problème de lieu, de temps ou de montant contrairement aux opérateurs de téléphones mobiles et des banques ou parfois, on ne  peut pas transférer un certain montant à n’importe quelle heure et vers n’importe quel pays.

Comme avantage, elle explique qu’une personne peut utiliser le crypto monnaie juste pour se faire de l’argent. « C’est comme le dollar qui fluctufie. Ça baisse et ça monte. Cela fonctionne en fonction de l’offre et de la demande. Plus on demande, plus le prix s’élève et moins on demande plus le prix baisse. Tu peux profiter acheter à la baisse et quand la demande sera forte, tu revends », a-t-elle expliqué.

La crypto-monnaie : un espoir de Bassirou 

Bassirou Ouédraogo est infographe, community manager dans une entreprise de la place. Il a décidé parallèlement  d’investir dans le numérique.  Il conçoit la crypto-monnaie comme l’évolution de la monnaie. Si elle tarde à faire bonne presse au Burkina, il estime que c’est une question de temps. «  Même quand les transferts d’argent par téléphonies mobiles sont venus, les gens n’y accordaient pas du crédit. Mais aujourd’hui, personne ne remet en cause la crédibilité de ces transferts», a –t-il insinué.  Il a également parlé du commerce de troc qui était une forme d’échanges avant l’avènement de la monnaie. 

Bassirou Ouédraogo souhaite que ceux qui sont sceptiques sur les bienfaits de la crypto-monnaie mènent des recherchent pour en savoir davantage.

Bassirou Ouédraogo n’a pas tiré un grand bénéfice d’investissement en ligne, mais avoue que ce n’est qu’une question de temps. Il espère donc palper des millions dans un futur proche. 

« L’absence de réglementation pourrait garantir un terrain fertile aux pratiques des arnaqueurs, mais aussi pour les flux financiers illicites », Dr Barro 

Pour Dr Lamissa Barrro, la monnaie numérique est apparue comme une alternative présentant des avantages certains, du moins à court terme. Elle permet, notamment, de transférer de l’argent à l’international en un temps record et à très faible coût, comparativement au système traditionnel. De plus, des investissements dans ces crypto-actifs ont eu des rendements jamais égalés sur le marché, suscitant le comportement mimétique des agents économiques. Enfin, le phénomène inflationniste dans plusieurs monnaies ‘‘traditionnelles’’ fait de ces crypto-actifs de véritables devises de refuge.

Si les avantages de la crypto-monnaie sont perceptibles, il n’en demeure pas moins qu’elle présente des risques. A en croire Dr Barro, le Bitcoin et les autres crypto-monnaies ne servent pas dans les transactions dans plusieurs pays, absence d’une fonction, qui pour certains, ne fait pas des crypto-actifs une monnaie à part entière. De plus dit-il,  la fiabilité des crypto-monnaies demeure toujours le principal point faible. Il explique aussi que l’évolution du prix sur le marché est extrêmement importante, qu’il y a une très forte volatilité. « De par le passé, après une forte envolée du bitcoin, l’on a pu assister à une très forte baisse. C’est pour cela qu’il faut être extrêmement prudent », lance Dr Barro.

Lamissa Barro, Dr en économie.

Autre conséquences que nous confie Dr Barros, sont les comportements illicites généralisés qui peuvent aussi être observés sur les marchés des crypto-monnaies. « Par exemple, des pirates peuvent exploiter une vulnérabilité (ou faille) de l’application pour détourner des fonds des utilisateurs. Une forte corrélation pourrait exister entre ces attaques et la volatilité des cours des crypto-monnaies », rajoute-t-il.

Enfin, Dr Lamissa Barro laisse entendre que l’absence de réglementation sur le marché de la crypto-monnaie pourrait garantir un terrain fertile aux pratiques des arnaqueurs, mais aussi pour les flux financiers illicites. 

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3 thoughts on “Crypto-monnaie : l’autre espoir des jeunes

  1. Bonjour je dirai que cette histoire de crypto monai
    je ne comprend rien dedans je suis de Ouaga faite une formation pour aider les ignorants comme nous autres

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