Saison agricole 2021-2022 : entre inquiétudes et espoirs, les cultivateurs de Guéré sont à la tâche

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Situé dans la commune de Guiba province du Zoudweogo, région du Centre-Sud, Zougdou est un petit village de Guéré où l’agriculture est l’activité favorite des habitants. En ce début de campagne agricole les producteurs sont déjà en pleine activité. Filinfos.net est allé dans la semaine du 8 juin 2021 à la rencontre de ses producteurs.

Sous un ciel arborant Assèta Tiendrébeogo, trentagénaire, et sa belle-mère, daba en mains ensemencent des graines coton. Dans le laboure desséché, Assèta, la sueur au front ne désespère pas, elle entend faire de bonnes récoltes en fin de saison. « Nous avons commencé tôt parce que nous ne voulons pas être surpris ». La volonté de réussir, y est mais tout n’est pas rose pour ces braves dames qui aspirent changer le cours de leur vie et celle de leur progéniture en travaillant la terre.

Les travailleuses souffrent du manque de pluies, l’appauvrissement des sols, la divagation des animaux. Des entraves qui n’enlèvent en rien la détermination des bonnes dames. Pour preuve, Assèta affirme avoir semé les graines de coton à plusieurs reprises, mais les semences n’ont pas germé. « Nous semons du coton, mais, les graines ne germent pas », s’est –elle lamentée. Cette-fois, elle espère que ce sera la bonne. En ce début d’hivernage, Assèta souhaite une bonne pluviométrie dans l’optique de voir ses efforts récompensés dans quelques mois à venir.

A quelques pas du champ d’Assèta et de sa belle-mère, dame Zénabo sème également le coton. Elle dit être dans la culture du coton, il y a environ cinq ans, mais, elle y cultive également le mil, le maïs et le haricot.

Elle a préféré commencer sa saison avec le coton avant d’entamer les autres cultures. En ce qui concerne la rentabilité de la culture du coton, elle affirme : « ça va ».

« Des semences à problèmes »

Tiendrebeogo Sidiki, lui affirme avoir semé aussi du coton. « Quelques semis ont déjà poussé », a-t-il déclaré. Une spéculation cultivée dans le village, depuis une vingtaine d’année, indique Monsieur Tiendrebeogo. Mais, cette année, Sidiki Tiendrebeogo, laisse paraitre une nouvelle difficulté des producteurs. « Les graines de semences que nous avons reçues contiennent des produits toxiques », relève le cultivateur. Il explique que les années antérieures, les agents d’agriculture remettaient aux producteurs la semence dans un emballage autre que celui des produits. Mais cette année, dit-il, les spécialistes ont mélangé les produits chimiques à la semence directement. « Cela cause des problèmes au niveau du chargement du produit et pour semer. Si un enfant manipule les semences, il pourrait avoir des problèmes de santé », indique, le producteur.

Il souhaite, que les spécialistes retournent à leurs méthodes d’antan, qui consistaient à donner aux producteurs la semence, sans le mélanger aux produits et il revient aux producteurs de faire le mélange. Néanmoins, il tire son chapeau aux agents d’agriculture d’avoir travaillé à lutter contre les maladies qui attaquent les semis de coton.

« Une possibilité d’augmentation du prix du coton »

Au titre des difficultés égrenées, Sidiki Tiendrebeogo pointe du doigt les acheteurs qui accusent souvent des retards de paiements après achat du coton. Chose qui a des conséquences sur Monsieur Tiendrebeogo et ses pairs. « Nous sommes contraint de nous endetter pour survenir à nos besoins et ceux de notre famille. Cela fait que nous avons des difficultés a investir notre argent comme il se doit parce que l’argent vient nous trouver déjà endetter. Et après avoir soldé la dette, il ne reste plus grand-chose », a-t-il regretté.
Pour la campagne agricole 2021-2022, Monsieur Tiendrebeogo dit avoir appris une bonne nouvelle : « le prix du kilogramme de coton, connaitra une augmentation ». Il explique que le kilogramme de coton était vendu à 240 F mais 270 F CFA.

A noter que pour la campagne agricole en cours, ce sont 627 0000 tonnes de coton graines conventionnelles et 2500 tonnes pour le bio et équitable de coton, qui sont attendues. Le top départ des travaux de la saison humide a été lancé le jeudi 27 mai 2021 à Bangrin.

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