dimanche le 24 novembre 2024

Comprendre le processus de construction de bâtiment au Burkina

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Sous nos cieux, avoir un toit est le rêve de plus d’un. Chacun œuvre de sortes à sen offrir un. Mais avant de se lancer dans cette aventure, il est préférable d’avoir la bonne information pour réussir son projet. Pour ce faire, la Gazette du BTP, est allée à la rencontre darchitectes du cabinet CREA ASSOCIATES, qui apportent un éclairage sur la question de la construction.

Découvertes des types de bâtiments

Anicet Sawadogo, architecte, et chef de projets au cabinet de recherches et d’Etudes architecturales « Crea Associates » explique qu’il y a trois types de permis de construire. Le premier appelé permis A, est réservé aux bâtiments avec les toitures légères (sans dalle) dont la surface est inférieure à 150 m². Le deuxième nommé permis B  caractérise les bâtiments dont la surface dépasse 150 m²  avec une toiture légère. Le troisième, est le permis C qui sont des bâtiments en R+ avec une dalle.

Pour le permis A, Monsieur Sawadogo explique qu’aucune étude architecturale ni d’étude d’ingénierie n’est obligatoire avant son obtention. Alors que pour obtenir le second permis (B), il signale qu’il faut nécessairement disposer d’une étude architecturale. L’acquisition du permis C quant à lui, requiert à la foi une étude architecturale faite par un architecte agréé et une étude de stabilité faite par un ingénieur agréé en génie civil. Aussi, une étude de sol faite par le laboratoire de travaux publics ou par une structure agréée par l’Etat ou une étude de sécurité  incendie faite par  une structure agréée est aussi recommandée. La troisième catégorie requiert plus d’exigence, car il s’agit de la construction d’un bâtiment lourd et peut porter préjudice aux usagers  futurs si elle n’est pas construite en suivant les recommandations prescrites. Par exemple, l’étude de sol permet de savoir à quelle profondeur la fondation va être ancrée, et comprendre quelle est la portance du sol. « Vous allez vous retrouver dans des zones où pour un bâtiment R+1, on va vous dire de descendre à 1,20 m et d’autres à 2,5 m, pour un simple bâtiment R+1 » renchérit Anicet SAWADOGO.

L’architecte évoque également le volet sécurité incendie pour les catégories C. En effet, dit-il, c’est cette étude qui va permettre de sécuriser un tant soit peu les gens en cas d’incendie en leur permettant de tenir un certain temps; le temps que viennent les secours.

Des sanctions pour les contrevenants

Pour disposer d’un permis de construire, pour la catégorie C, c’est-à-dire le bâtiment à niveau, il faut déjà que les études citées plus haut soient menées. Dans le cas contraire, il  y a le risque de voir ses travaux arrêtés. « Les agents municipaux font régulièrement des contrôles et une fois que vous n’avez pas l’autorisation de construire, on vient marquer « arrêt chantier » et il y a une poursuite qui est engagée. La pénalité peut aller de 200 000 à 2 millions avec ou sans emprisonnement », a souligné Anicet Sawadogo.

 » Le domaine de la construction est pluridisciplinaire et fait parti des métiers qui emploient beaucoup de jeunes », Anicet Sawadogo, architecte, et chef de projets au cabinet de recherches et d’Etudes architecturales « Crea Associates »

Dans l’acte de construire, deux phases sont à observer dont la partie Etude et la phase Chantier, (la phase réalisation). Mais, avant tout, dit-il, il faut d’abord qu’il y ait un maître d’ouvrage c’est-à-dire celui qui commande le projet. Dans la première phase, qui est celle de l’étude, l’architecte est chargé de concevoir le projet et faire le suivi architectural des travaux. Il y a également des ingénieurs, notamment les ingénieurs en génie civil chargés de l’étude de la stabilité du bâtiment. Dans la partie chantier, les entrepreneurs ont la charge de réaliser  les travaux. Ces entreprises peuvent être en lots séparés ou en lot unique. A petite échelle, monsieur Sawadogo relate que les tâcherons sont les plus courants.

Dans la phase réalisation, il y a en outre le bureau de contrôle technique, chargé de prélever le béton et de l’analyser pour voir  si les prescriptions données en phase d’étude ont été respectées. Les résultats du bureau de contrôle sont indispensables  pour avoir l’assurance et la garantie décennale de l’entreprise.

Des coûts élevés des études architecturales

A la question de savoir, si tout citoyen peut s’offrir les services d’un architecte, Monsieur SAWADOGO est hésitant sur sa réponse.

Cependant, la répartition en différentes catégories permet de mieux répondre à cette question.  Il rappelle que pour le permis A, par exemple, on n’a pas besoin d’études architecturales. Pour le B, on en a besoin, mais l’étude d’ingénierie n’est pas nécessaire.  Pour ce qui est du cas du permis C, il estime, que l’ensemble des études est assez coûteux mais demeure obligatoire. « Je ne pense pas que quelqu’un dise qu’il veut construire un R+5 et qu’il dise qu’il n’a pas l’agent pour faire les études avec un architecte et une étude d’ingénierie. Il est préférable en ce moment alors de faire un R+1 par exemple afin de pouvoir gérer les acteurs intervenants dans le projet de construction et pouvoir sauvegarder ses investissements, parce qu’une construction, c’est un investissement et si tu lésines en matière d’investissement, tu n’auras que tes yeux pour pleurer », a-t-il conseillé.

C’est donc dire, que pour le citoyen qui rencontrerait des difficultés à s’attacher les services d’un architecte et d’un ingénieur en génie civil, devrait éviter de s’aventurer dans la construction d’un bâtiment de catégorie B ou C. Le faire sans les études recommandées est ce qui engendre par moment les désastres dans nos villes.

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