Tchad : L’instauration du conseil militaire fait polémique
Décédé probablement dans la soirée du lundi 19 avril 2021, et annoncé dans la matinée du mardi 20 avril 2021, la mort du président tchadien Idriss Déby Itno laisse derrière elle des tractations pour la succession au pouvoir. A peine décédé qu’un conseil militaire de transition a été installé créant une polémique au sein de la classe politique tchadienne.
« C’est un régime issu d’un coup d’Etat que nous condamnons. Nous aurions souhaité d’abord le respect de la constitution, une vacance, une formation d’opposition en exil. C’était au président de l’assemblée nationale, conformément à la constitution, d’organiser des élections libres et transparentes dans le délai prévu par la constitution » explique à radio France Internationale Ali Nanaye, le porte-parole du conseil national pour le changement au Tchad.
En effet c’est suite à la mort du président Idriss Déby Itno, que son fils Mahamat Idriss Déby Itno, général de corps d’armée a été aussitôt nommé président de la transition. Il siègera au pouvoir pendant 18 mois en vue d’organiser des nouvelles élections. A ses côtés, des généraux issus du clan de son père constituent également le socle du pouvoir. Cette donne ne semble pas faire l’unanimité des tchadiens qui sans doute pensent à un coup d’Etat militaire orchestré par le conseil militaire de la transition en place.
Demba Karion du mouvement citoyen Tournons la page -Tchad ne cache pas les impressions qu’il a de ce conseil militaire de la transition aux confrères de radio France Internationale. « Nous nous sommes battus, nous avons marché, nous avons milité et mis ce mouvement en place, nous avons travaillé pendant des années, ce n’est pas pour quitter une dictature et aller dans un coup d’Etat. Nous réclamons un gouvernement de transition qui soit géré par les civils. » a déclaré Demba Karion.
Pour la classe politique tchadienne (la société civile), l’instauration du conseil militaire de la transition au détriment des règles démocratiques (la constitution) ouvre « nécessairement » une période d’incertitude pour le Tchad. L’on pourrait donc évoquer un « coup d’Etat » de la part des militaires car l’armée a instauré un conseil militaire de la transition tout en annonçant la dissolution de l’Assemblée Nationale et du gouvernement.
Mathilde Zoungrana
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