Tchad : Une transition aux allures d’un coup d’Etat

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Suite à la mort d’Idriss Deby Itno ce mardi 20 avril 2021, son fils Mahamat Idriss Deby porté à la tête du conseil militaire de la transition a pris le pouvoir. Cependant selon la constitution tchadienne à son article 81, en cas de vacance du pouvoir le président de l’assemblée nationale  exerce la fonction de président mais si celui-ci est empêché, le pouvoir revient au vice-président. Le déroulement des événements fait penser à un coup d’Etat.

Pour le Dr Evariste Ngarlem Toldé, doyen de la faculté des sciences juridiques et économiques a Université de Ndjamena, qui s’est confié à BBC, il s’agit d’un « coup d’Etat ».  « Le conseil militaire de transition n’est pas prévu par les textes donc c’est un régime anticonstitutionnel. Notre loi fondamentale prévoit qu’en cas de vacance du pouvoir, c’est le président de l’assemblée nationale qui doit assurer l’intérim jusqu’aux nouvelles élections. Donc ce conseil militaire de transition n’a pas sa place. Pour moi, c’est un coup d’Etat », estime-t-il. Pourtant, le conseil militaire de la transition a vite annoncé la dissolution  de l’assemblée nationale mettant donc  fin aux fonctions de son président Haroun Kabadi en poste depuis 2011. Malgré l’affirmation du conseil militaire de vouloir rendre le pouvoir aux civils, la France appelle à une transition militaire d’une « durée limitée ».

Le Tchad est un grand allié de la France dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Tchad. Sans s’opposer à la prise du pouvoir par le conseil militaire, l’Elysée dit  «prendre acte » de cette prise de pouvoir qui pourtant dans le fond est anticonstitutionnelle.  

Le conseil militaire de la transition semble avoir reçu l’onction de la France mais depuis l’annonce du décès du président Déby, la situation est confuse au Tchad et les rebelles ont annoncé dans la foulée une marche sur N’Djamena.

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