Lutte contre les mutilations génitales féminines : le conseil national d’action contre les MGF plaide pour une unité d’action

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La cérémonie officielle de la commémoration de la journée internationale tolérance zéro aux mutatilations  génitales féminines, s’est tenue le  jeudi 25 mars 2021, à Ouagadougou. A en croire la ministre de la femme de la solidarité nationale et de l’action humanitaire, cette journée devait être célébrée le 6 février mais a été différée pour contrainte de calendrier. Une célébration dit-elle placée sous le signe du plaidoyer pour une unité d’action contre les mutilations génitales féminines.

 » Je fais partie de ses nombreuses filles victimes de l’excision. J’ai été excisée à l’âge de cinq ans  dans mon village. Ce jour-là je n’ai rien compris jusqu’à ce que la lame me coupe la partie de mon corps dont j’ai tant besoin, le clitoris. La douleur fut tellement grande que je ne peux oublier ce jour. Je ne suis pas morte mais certaines n’ont pas eu ma chance, elles ont rendu l’âme après l’hémorragie de l’opération ». C’est à travers ce témoignage de Yili Noma, artiste chanteuse que les portes de la cérémonie de commémoration de la 18e journée internationale et la tolérance zéro aux mutilations génitales féminines. Par ce témoignage l’artiste chanteuse, représentant les  ambassadeurs de bonne volonté dans la lutte contre l’excision a rappelé la nécessité d’éradiquer cette pratique sur toutes ses formes.

La présente commémoration se tient sous le thème  » aucune excuse pour l’inaction mondiale : unissons-nous, finançons et agissons pour mettre fin aux mutilations génitales féminines ». À en croire la ministre Laurence Marchal Ilboudo, ce thème interpelle la communauté internationale  sur la nécessité d’intensifier la collaboration entre les différents acteurs. Au niveau national, dit-elle,  la commémoration est placée sous le signe du plaidoyer pour une unité d’action contre les mutilations félines avec comme message central:  » comprendre et agir ensemble pour la fin des MGF au Burkina ».

Un bilan positif de la lutte contre les MGF au Burkina

La ministre en charge de la femme a dressé un bilan positif de la lutte contre les MGF au Burkina Faso. Au titre des acquis, elle a cité entre autres la création du Conseil national de la lutte contre la pratique de l’excision, la mise en place d’une ligne budgétaire pour la lutte contre la pratique de l’excision, la prise en charge médicale et psychosociale de près de 5000 filles et femmes dans les centres de santé publics et privés de 2003 à 2020. A l’écouter, l’ensemble de ces actions ont permis d’enregistrer une baisse sensible de la prévalence des MGF.  » En effet, s’agissant des femmes de 15 à 49 ans, le taux de prévalence est passé de 75,8% en 2010 à 67,6% en 2015, selon les données de l’enquête démographique et de la santé IV de 2010 et de l’enquête Multisectorielle continue de 2015. En ce qui concerne les filles de 0-14 ans, le taux de prévalence est passé de 13,3 % en 2010 à 11,3% en 2015 selon les mêmes sources. Des efforts certes mais Marchal Ilboudo n’occulte pas les défis. A ce titre,  Alphonsine T Sawadogo, Secrétaire permanente de la lutte contre la pratique des MGF évoque des difficultés qui endiguent les efforts de lutte. Elle a énuméré des défis d’ordre sécuritaire humanitaire et sanitaire, la faible fonctionnalité des démembrements, la faible responsabilisation  de la jeunesse aux actions de lutte contre la pratique de l’excision.

Le Premier ministre Christophe Joseph Dabiré, représentant le président du Faso a fait cas de la pandémie à coronavirus qui a fait baisser les financements alloués à la lutte contre la pratique. Il invite  par ailleurs les différents acteurs à redoubler d’efforts dans la lutte contre la pratique.

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