Assemblée nationale : De Arsène Bongnessan Yé à Alassane Bala Sakandé
Le 2 juin 1991, le Burkina Faso a adopté par référendum la quatrième République et l’année suivante des élections législatives ont été organisées. Ainsi, la première législature formée, s’en est suivi sept autres. Du 17 juin 1992 au 28 décembre 2020, 8 législatures se succèdent avec 7 différents présidents.
Le 17 juin 1992, la première législature prend fonction avec 107 députés et Arsène Bognessan Yé est élu président des députés du peuple devenu Assemblée nationale. Il devient ainsi le premier président de l’Assemblée nationale de la première république. Sous son magistère, d’importants organes de la république ont vu le jour. Il s’agit entre autres de la haute cours de justice, les commissions d’enquête parlementaire, le comité parlementaire de l’Union économique et monétaire Ouest africaine. Au cours de cette première législature, 267 lois ont été votées, avec 11 résolutions et 46 questions orales ont été entendues. Quatre femmes ont siégé à cette législature soit un taux de 3,73%.
Bongnessan Yé fait la passe à Mélegué Maurice Traoré en 1997
Mélégué Maurice Traoré succède le 15 juin 1997 à Bongnessan Yé. Le nombre de députés passe de 107 à 111. Sous le magistère de Mélegué Traoré, le régime devient monocaméral avec la suppression de la chambre des représentants. C’est également sous la deuxième législature que l’emblème de l’Assemblée nationale a été défini. « Centré sur la princesse Yennega, ce blason symbolise encore aujourd’hui la force, la diversité et l’unité du peuple burkinabè au travers de la représentation nationale ». Environs 200 lois ont été votées. La 2e législature a connu la présence de 9 femmes, soit un taux de 8,10%.
En 2002, Mélegué Maurice Traoré cède son fauteuil à Roch Kaboré
Au cours des élections législatives du 5 mai, les Burkinabè ont élu à nouveau 111 députés. Et le 5 juin, à l’issu de la validation des mandats des députés qui en retour portent Roch Marc Christian Kaboré à la tête de l’Assemblée nationale sous la bannière du CDP. Il faut noter que 15 partis ont réussi à franchir le perron du parlement. La représentation nationale sous la IIIe législature a examiné et adopté 209 lois et 29 résolutions, 94 questions orales ont été posées au gouvernement. 13 femmes ont siégé sous la IIIe, soit 11,71%.
En 2007, Roch Kaboré conserve son fauteuil
Au terme des élections législatives du 6 mai 2007, le peuple Burkinabè renouvelle sa confiance au CDP. 47 formations politiques participent au scrutin et 13 formations politiques sont représentées à l’hémicycle. 233 lois adoptées, 220 questions posées aux gouvernements. Au plan diplomatique, le parlement est membre d’organisations interparlementaires. Le parlement à travers son président accède en juillet 2011, à la présidence de l’Assemblée parlementaire de la francophonie pour un mandat de deux ans. 17 femmes ont siégé sous la 4e.
Soungalo Apollinaire Ouattara remplace Roch Kaboré en 2012
A la suite des élections couplées législatives et municipales du 2 décembre 2012, les Burkinabè accordent une majorité au parti au pouvoir à savoir le CDP. 74 partis et formations sont allés à la course et treize formations politiques ont été représentées avec Sougalo Appolinaire Ouatarra au perchoir. À cette élection législative, le parlement a enregistré 24 femmes soit 18%. Une législature qui sera écourtée par l’insurrection populaire d’octobre 2014 par les insurgés qui ont incendié l’hémicycle en signe de protestation contre la tentative de modification de l’article 37 qui devait être examiné à l’Assemblée nationale.
En 2014, Chérif Moumina Sy désigné président du conseil national de la transition
Le 31 octobre 2020, l’armée annonce la dissolution du gouvernement et du parlement suite à la chute du régime Compaoré. Trois semaines après, une Transition est mise en marche avec Michel Kanfando comme président du Faso. Le Conseil national de transition (CNT), est mis en place comme Assemblée intérimaire. Le CNT est l’organe législatif de la Transition, composé de 90 membres dont trente (30) représentants des partis politiques affiliés au CFOP (partis politiques ayant participé à l’insurrection), vingt-cinq (25) représentants des organisations de la société civile, vingt-cinq (25) représentants des forces de défense et de sécurité et dix (10) représentants des autres partis. Sa composition prend en compte les jeunes et les femmes. Et c’est, Chérif Moumina Sy qui a été choisi pour présider le Conseil national de la transition. En une année, le CNT adopte 110 lois, 33 résolutions et adressé 68 questions au gouvernement. Lors du coup d’Etat manqué du 16 septembre qui a conduit à l’arrestation du président de la transition Michel Kanfando, son Premier ministre et deux ministres, Cherif Sy, se proclame président par intérim mais sans pouvoir exercer. Cet acte lui a valu une reconnaissance du président Michel Kanfando.
Salif Diallo et Alassane Bala se partagent la présidence de la 7e législature
Après la fin du conseil national de la transition le 28 décembre 2015, la septième législature s’installe avec Salif Diallo (issue du MPP partie majoritaire) comme président. Ce dernier n’aura pas l’occasion de finir son mandat. La raison, l’homme a rendu l’âme, le 19 août 2017, soit environ deux ans après son élection. Me Benewindé Stanislas, vice-président de l’Assemblée nationale a alors assuré l’intérim. Puis Alassane Bala Sankandé, président du groupe parlementaire MPP est élu le 8 septembre 2017 et conduit le parlement jusqu’au 28 décembre 2020, marquant la fin de la septième législature. Au total, 231 lois ont été adoptées, ainsi que 54 résolutions, débattues autour de 235 questions. 15 femmes ont siégé et ont été admis à la 7e législature. Au soir du 28 décembre 2020 Alassane Bala Sankandé pose sa candidature au poste de président de l’Assemblé nationale. Seul candidat, il a été reélu avec 123 voix sur 127 votants. Sauf cataclysme, Alassane Bala Sankandé va présider l’Assemblé nationale jusqu’en décembre 2025. 8 femmes ont pris fonction à cette huitième législature soit un taux de 6,29%.
Emmanuel Gouba
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