Développement : Alpha Condé déterre le projet des États unis d’Afrique
Le président de la Guinée au cours de sa prestation de serment a affirmé son souhait de voir une Afrique unie en un seul État. Un projet, qui date et qui n’a jamais vu le jour. Les panafricanistes avaient tenté mais le projet a fait long feu. Les Africains veulent t-ils se donner les moyens pour arriver aux États-Unis d’Afrique ?
Alpha Condé caresse l’espoir d’une Afrique unie. Dans son discours lors de sa prestation de serment intervenu mardi 15 décembre, il a annoncé à ses paires que les pays africains doivent s’unir. « Notre souhait, est que nous dépassons les frontières, en dehors de former des ensembles régionaux que nous arrivons un jour à un État africain » a laissé entendre le président guinéen. Pour lui, le développement de l’Afrique passe impérativement par l’Union des pays africains. « Nous disions que si tous les enfants du roi venaient à se rassembler pour boucher les trous de la jarre percée, les pays seront sauvés » s’est-il exprimé. Il dit compter sur ses paires qui nourrissent l’espoir de voir leurs États prospères. « Je sais que nous allons laisser aux générations futures, une Afrique unie, une Afrique qui sera l’usine du monde » a affirmé Alpha Condé.
Pour le président Guinéen, l’Afrique a raté la première révolution industrielle à cause de l’exclavage, la deuxième et la troisième à cause de la domination coloniale. De son avis, l’union des pays africains serait l’alternance pour les africains d’être en plein dans la quatrième révolution industrielle.
Si ce rêve devient réalité, les africains pourraient mieux se développer si l’on s’en tient au dicton qui dit que » l’union fait la force ». 54 États donc 54 forces réunies, cela pourrait bousculer l’ordre mondiale. Le projet ressuscité a-t-il la chance d’être concrétisé? Difficile de répondre. Mais, le moins que l’on puisse dire est que réussir à unir tous les états de l’Afrique en un pays n’est pas une mince affaire. La question est de savoir si les africains eux même sont d’avis? En tout cas, le projet d’unir les états n’est pas né de la dernière pluie. C’est d’ailleurs l’idée qui a conduit les pays africains à créer l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en 1963, devenu Union africaine depuis 2002. En effet, au sommet d’Addis Abéba en 1963, Kwamé Nkrumah, panafricaniste influent proposa l’unité politique continentale, mais le sommet préférera la coopération technique, économique et politique, laissant à chaque Etat sa souveraineté à l’intérieur des frontières héritées de la colonisation. Peut être que les africains « comptemporains » vont tirer les conséquences de leur » désunion » et s’unir pour mieux faire face aux défis du moment. Sinon, pour le moment, les actes posés sur le terrain ne révèlent pas une véritable envie de s’unir. Pour exemple, le Gabon, pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) exige à un congolais, membre de ladite communauté d ‘avoir un visa pour se rendre au Gabon. Et de tels cas sont légion sur le continent. En tout cas, avant Alpha Condé, le premier président Ghanéen Kwamé N’krumah auraient prévenu: « Les Etats africains doivent s’unir ou bien se vendre aux impérialistes ou aux colonialistes pour une assiette de soupe ou bien se désintégrer individuellement ».
Emmanuel Gouba
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