Loi de finances : 20,22% du budget de l’Etat sera consacré à la sécurisation du territoire en 2021

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L’assemblée nationale a tenu sa deuxième session ordinaire de l’année 2020. A cette occasion, les parlementaires ont examiné et adopté le projet de loi de finances pour l’exécution du budget de l’Etat, exercice 2021. Une loi qui permettra au peuple burkinabè de disposer dès janvier 2021 d’un budget pour répondre aux besoins prioritaires du moment, selon Lassané Kaboré, ministre de l’économie et des finances.


Le projet de loi de finances pour l’exécution du budget de l’Etat, exercice 2021 est adopté. Sur 118 votants, 91 ont voté pour, 27 se sont abstenus et zéro contre.
La nouvelle loi votée, indique que le budget de l’Etat exercice 2021 s’établit à 2 110,974 milliards de FCFA en recettes et 2 651,774 milliards de FCFA de dépenses. Ce qui engendre un déficit budgétaire de 540,800 milliards FCFA. Ce déficit est plus élevé que celui de 2020 qui se chiffre à 474,965 milliards FCFA. Pour ce manque à gagner, Lassané Kaboré, affirme qu’il sera couvert par les annonces d’appuis budgétaires et des emprunts obligataires.
Par ailleurs, les prévisions de recettes propres se chiffrent à 1 799,518 milliards FCFA en 2021 contre 1 672,280 milliards FCFA en 2020, soit un accroissement de 127,238 milliards FCFA en valeur nominale. Elles représentent 85,25% des recettes totales du budget de l’Etat en 2021 contre 81,27% en 2020. La loi précise que la mobilisation de ces recettes propres est constituée essentiellement de recettes fiscales qui représentent 88,05% du total en 2021.
En vue de compenser le manque à gagner, la loi relève que l’Etat va faire recours à des ressources extérieures qui sont estimées à 311,456 milliards FCFA.
Dans le souci d’améliorer la mobilisation des ressources propres, le gouvernement entend poursuivre les reformes en cours au niveau des régies de recettes. Il s’agit entre autres de l’optimisation de la mobilisation des ressources propres à travers les télé-procédures et une meilleure organisation des services pour une plus grande efficacité, le recouvrement des dettes envers des contribuables, la lutte contre la fraude fiscale, le faux et la corruption.


Le ministre Kaboré déclare que les prévisions de dépenses du budget de l’Etat pour 2021 sont plus élevées que celles de 2020 et se chiffrent à 2 532,763 milliards FCFA. Elles sont constituées de dépenses courantes pour un montant de 1 775,048 milliards FCFA et de dépenses en capital pour 876,725 milliards FCFA, correspondant à des parts relatives de 66,94% et 33,06%.
Pour lui, la prédominance des dépenses courantes dans le budget 2021 s’explique essentiellement par l’évolution des dépenses de personnel qui sont passées de 845,900 milliards FCFA en 2019 à 878,000 milliards FCFA en 2020 et à 950,000 milliards en 2021.
Les dépenses d’investissements exécutées par l’Etat se chiffrent à 856,725 milliards FCFA en 2021 contre 797,978 milliards FCFA en 2020, soit une hausse de 58,746 milliards FCFA. Les investissements financés sur ressources propres se chiffrent à 511,149 milliards FCFA contre 445,683 milliards FCFA en 2020, soit une hausse de 65,465 milliards FCFA. Dans ce contexte marqué par la crise sécuritaire Lassina Kaboré a martelé qu’un accent particulier est mis sur la sécurisation du territoire nationale d’où le passage du budget de l’Etat alloué aux secteurs de la défense et de la sécurité de 12,49% en 2016 à 20,22% en 2021.
Toutefois, l’épargne budgétaire s’élève à 24,469 milliards FCFA en 2021 contre 2,495 milliards FCFA en 2020, soit une amélioration de 21,974 milliards FCFA.
Si le projet de loi a été salué par les députés de la majorité présidentielle, certains députés de l’opposition émettent des doutes quant à son efficacité. C’est le cas de Justin Compaoré, président du groupe parlementaire UPC qui estime que le budget est artificiel. Car explique-t-il, «il contient assez d’éléments douteux tels que les restes à recouvrer qui ne nous donnent pas l’assurance que les prévisions de ses dépenses seront exécutées ».
Autre projet de loi qui a été adopté au cours de cette deuxième session ordinaire, c’est celui de la réhabilitation en vue de permettre aux membres de l’exécutif de contourner les éventuels blocages en termes de dépenses. Sur les 118 votants, 0 ont voté contre, 27 se sont abstenus et 91 ont votés pour.

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