Burkina Faso : les acteurs de la justice reprennent du service
Après des congés, la famille judiciaire a effectué sa rentrée 2020-2021, ce jeudi 1er octobre 2020 à Ouagadougou. Cette rentrée judiciaire est placée sous le thème : « Indépendance, déontologie et responsabilité du magistrat ». A cette occasion les acteurs de la justice ont fait le point des reformes opérés au cours des années antérieures.
C’est parti pour l’année judiciaire 2020-2021. Ce jeudi 1er octobre 2020 à Ouagadougou s’est tenue la cérémonie officielle de rentrée des cours et des tribunaux. Placée sous le thème, « Indépendance, déontologie et responsabilité du magistrat », cette cérémonie intervient après trois mois de congés. L’avocat général, Désiré Pinguédewindé Sawadogo, salut la pertinence de ce thème qu’il trouve très adapté au contexte. A ce titre, il souligne que ce thème va permettre de revisiter les notions d’indépendance, de déontologie et de responsabilité du magistrat.
Bilan des années antérieures
Au cours de cette cérémonie l’avocat général qui a présenté le rapport de synthèse des actions de la justice a mentionné que les différentes reformes opérées lors des années antérieures ont permis d’engranger des avancées significatives. Il s’agit notamment de l’affirmation de l’indépendance du magistrat, avec de nouvelles règles déontologiques. En guise d’illustration, il a noté que le pacte national pour le renouveau de la justice a prescrit de porter le budget du ministère de la justice à 2% à compter de l’année 2016 avec une augmentation graduelle conséquente par an. M. Sawadogo souligne également l’ouverture de la saisine du conseil de discipline aux justiciables. De ce fait, tout justiciable qui estime que le comportement d’un magistrat dans l’exercice de ses fonctions pourrait être qualifié de faute disciplinaire, a la possibilité de saisir le conseil de discipline.
Par ailleurs, l’avocat note des faiblesses. Il avait été prévu dit-il la création de l’autorité de la mise en œuvre du pacte (AMP) qui n’a pas vu le jour jusqu’à présent. Il regrette également la présence excessive des magistrats sur les réseaux sociaux au point où le président du conseil supérieur de la magistrature a rappelé les magistrats à l’ordre quant au respect de cette importante obligation. Pour relever les défis du moment, il est proposé l’augmentation du budget affecté au ministère de la justice à 2% du budget national. Aussi, ils suggèrent que le conseil supérieur de la magistrature mette en place une politique de communication qui lui permettra de sensibiliser les justiciables sur certaines questions et de se prononcer à l’occasion de certains débats publics qui ont tendance à jeter le discrédit sur l’institution judiciaire. Il conclut son propos en rappelant aux justiciables de garder à l’esprit que la justice est une quête permanente et que nulle part au monde la justice n’a jamais fait l’objet d’unanimité.Quant au procureur Harouna Yoda, il a exhorté les magistrats à respecter rigoureusement les règles prescrites par la déontologie avant de souhaiter une bonne rentrée judiciaires à ses paires. Le chef de l’Etat, Rock Marc Christian Kaboré, a félicité les acteurs de la justice pour la qualité du rapport présenté à ce jour. Il invite par ailleurs l’ensemble des citoyens à travailler à la consolidation la démocratie.
Emmanuel Gouba
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