Tabaski 2020: le bac d’abord, la fête après.
Les fidèles musulmans du Burkina et d’ailleurs, ont célébré la Tabaski, le vendredi 31 juillet 2020. À trois jours du baccalauréat, dont les premières épreuves seront administrées le lundi 3 août, certains élèves, de la ville de Ouagadougou, n’avaient pas la tête à la fête.
Vendredi 31 juillet 2020, jour de la célébration de l’Eid El kébir. Nous nous sommes rendus au Lycée privé évangélique Nonglom aux environs 16 heures. Le soleil avait pratiquement rangé ces rayons brillants. Dame nature avait arrosé la terre, humidifié le sol et rafraîchi l’air. C’est à la faveur de ce beau temps nous avons aperçu des jeunes assis sous les arbres. Ces derniers, munis de leurs cahiers, révisaient certainement leurs leçons. Nous nous approchons d’une demoiselle, au teint clair. Elle semblait, très concentrée sur sa lecture. A notre demande de nous entretenir avec elle, Béatrice Ouédraogo, après quelques hésitations, accepte de répondre à nos questions, à condition de ne pas la photographier. Sans hésiter, nous marquons notre accord. La jeune fille se prénomme Béatrice, elle nous fait savoir qu’elle est en classe de terminale et dit être venue réviser ses leçons d’histoire-géographie. A notre question de savoir si elle ne fait pas la fête, Béatrice nous confie que sa vrai fête serait de voir son nom parmi les admis du baccalauréat 2020. Par conséquent, elle préfère réviser ses leçons pour être prête le jour de l’examen qui avance à grand pas.
« Le bac ou rien »
Du lycée privé évangélique Nonglom, nous nous sommes rendus au lycée privé technique Béthel. Là, nous trouvons, un jeune homme, assis sur un banc en béton, cahiers et manuels scolaires sur une table, également en béton. Il avait les yeux fixés sur ses documents. Il s’agit de Daouda, élève en classe de terminale F4, au centre polytechnique de formation professionnelle (CPFP). D’un air confiant, Daouda nous confie qu’à trois jours du baccalauréat (les premières épreuves seront administrées le lundi 3 août), il n’est pas question de se laisser distraire. « En ce moment, je n’ai qu’un seul désir, celui de réussir à mon examen », s’exclame Daouda. Il affirme que « c’est le bac ou rien ».
Un camarade de Daouda, traitait ses exercices de mathématiques sur un tableau, dressé près du terrain de sport de l’établissement. Lui, il semblait très occupé et il feignait de nous ignorer, à notre arrivée. Après avoir expliqué l’objet de notre visite, Emmanuel, puis ce que c’est de lui qu’il s’agit, dit ne pas avoir trop de temps à nous accorder. Pour lui, l’heure est aux dernières révisions et il ne faut pas perdre la moindre seconde. Il dit regretté la pandémie à Covid 19 qui a bouleversé le calendrier scolaire, entrainant le report des examens. « Si ce n’est pas à cause de la Covid-19 qui a fait qu’on avait interrompu les cours, on aurait déjà fini de composer », a-t-il déploré. Qu’à cela ne tienne, Emmanuel a un seul souhait, celui d’obtenir son baccalauréat. « Je suis venu du village pour le bac, donc il faut que je l’obtienne », a-t-il déclaré. Il conclut que s’il arrive à obtenir son bac, il pourrait se rattraper pour la fête de la tabaski.
Emmanuel Gouba
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