Orientations des bacheliers de la session 2020 : « Cette année, uniquement les étudiants nationaux ont occupé les bancs des universités… » Salifou Rouamba
Rouamba salifou, le président de l’association pour l’intégration des élèves et étudiants burkinabè venant de l’extérieur (AIEEBEX) a accordé un entretien à Filinfos le vendredi 13 août 2021. Il était question d’aborder le sujet sur les moyens mis en place pour permettre aux bacheliers burkinabè de la diaspora notamment ceux de la Côte d’Ivoire d’effectuer leur inscription sans s’inquiéter.
L’année 2020 a été une année cauchemardesque pour certains bacheliers burkinabè venant des bords de la lagune Ebrié. 500 bacheliers ont passé une année blanche ; car ils ont vu leurs orientations rejetées pour cause de fraude selon le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation Alkassoum Maïga. Pour l’année 2021 les orientations débutent le 15 août et prend fin le 30 août 2021 comme l’a annoncé le ministère sur toutes ses plateformes et sur campusfaso.bf. Selon Rouamba Salifou, au « pour ce qui concerne les anciens bacheliers, la phase est déjà bouclée et nous avons, avec ces derniers soumis leurs dossiers d’orientation et ils sont dans l’attente des résultats, qui doivent être disponibles dans les semaines à venir » a- t-il déclaré. En effet, les demandes se font en ligne sur la plateforme www.campusfaso.bf. A la question de savoir si l’ambassade du Burkina en Côte d’Ivoire apporte un soutien quelconque à l’ABEGECI, Rouamba Salifou explique que les efforts fournis par l’ambassade restent toujours insuffisants car les deux dernières années il n’y a pas eu de journées d’informations organisées par l’ambassade. En ce qui concerne la fraude qui serait relevée par le ministère l’année dernière, Rouamba salifou explique qu’il ne s’agissait pas de fraude, mais plutôt le manque de maîtrise de la plateforme et des incompréhensions au niveau de la moyenne demandée. Ainsi parler de fraude, c’est être un peu plus sévère à l’endroit des étudiants. Il soutient en disant que la plateforme a été adaptée pour les bacheliers nationaux.
A titre illustratif, Salifou Rouamba fait une comparaison des relevés de notes au baccalauréat du Burkina et ceux de la Côte d’ivoire « lorsque vous vous rendiez sur la plateforme, on vous demande de renseigner la moyenne au Baccalauréat. Si vous avez un baccalauréat burkinabè, il vous suffit de regarder sur votre relevé du bac pour voir votre moyenne qui est pondérée. Par contre si vous avez un bac ivoirien alors une confusion s’installe et vous pouvez vous tromper sans le savoir car la moyenne qui se trouve sur votre relevé du bac n’est pas la moyenne demandée. Il faut plutôt prendre la note obtenue au bac et diviser par le total des coefficients soit par 20 pour l’enseignement général et 24 pour l’enseignement technique. Cette moyenne qu’il faut introduire sur la plateforme porte entraîne une confusion chez les étudiants de la diaspora. » En ce concerne la réinscription de ces étudiants, Rouamba Salifou ne présente pas de signe d’assurance pour ces derniers. A l’en croire, les étudiants peuvent être éjectés automatiquement du système s’ils n’ont pas pu soumettre leur demande d’orientation. Néanmoins Salifou au cours de l’entretien affirme, que son association a eu l’occasion de faire des suggestions au ministère en charge de l’enseignement supérieur pour améliorer la plateforme et faciliter la procédure d’orientation.
La question de la bourse a été également abordée. A ce niveau, leprésident de l’association pour l’intégration des élèves et étudiants burkinabè venant de l’extérieur (AIEEBEX) nous clarifie que les autorités burkinabè ne tiennent pas compte des bacheliers burkinabè de l’extérieur pour les dépôts de dossier de bourse. « Au Burkina Faso les résultats du baccalauréat sont proclamés avant ceux de la Côte d’Ivoire. Ensuite dans les collettes de dossiers, l’ambassade ne reçoit pas les dossiers de bourses. Ce qui n’est pas facile pour ceux qui veulent postuler » a souligné Salifou rouamba. L’autre volet est la difficulté d’établissement des dossiers administratifs au Burkina Faso, tel que le certificat de nationalité en une semaine. « C’est avec surprise que nous avions constaté cette année qu’aucun bachelier burkinabè de la diaspora n’a été orienté dans les universités privées et instituts privés de l’enseignement supérieur ». Cependant, nous avions cherché à savoir si cette question n’est pas liée au fait que ce soit des Baccalauréats étrangers. Cette année, uniquement les étudiants nationaux ont occupé les bancs des universités privées ».
Pour Salifou Rouamba la Côte d’Ivoire est le pays où résident le plus de burkinabè. De ce fait, le nombre des élèves qui réussissent leur examen du baccalauréat dépasse largement les autres pays étrangers. Raison pour laquelle l’un de ses souhaits est que les autorités multiplient davantage les efforts en matière d’informations en ce qui concerne la plateforme d’orientation. Elles pourraient voir dans quelles mesures les étudiants de la diaspora pourront postuler aux bourses.
Pour ce qui concerne son association, un travail est déjà fait « L’AIEEBEX à travers sa structure sœur l’ABEGECI (association burkinabè des élèves et étudiant des universités et grandes écoles en côte d’ivoire) basée à Abidjan travaille ensemble pour apporter leurs aides aux bacheliers. » a conclu Salifou Rouamba.
Mathilde Zoungrana
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