Soumane Touré : une vie passée au nom de la politique et du syndicalisme

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Le secrétaire général du Parti de l’indépendance, du travail et de la justice (PIJT), Soumane Touré, est décédé, le jeudi 25 mars 2021 à Ouagadougou, à l’âge de 73 ans, des suites de maladie, selon des sources proches de sa famille.


Soumane Touré a pendant plusieurs décennies participé à l’animation de la vie politique nationale. Jusque-là, il était le secrétaire général du Parti de l’indépendance, du travail et de la justice (PIJT). Soumane Touré a définitivement quitté la scène politique, le mardi 25 mars 2021 à Ouagadougou. La réaction des officiels ne s’est pas fait attendre après l’annonce de sa mort.


« Je salue la mémoire de ce digne fils de notre pays, qui a énormément contribué à l’animation de la vie syndicale et politique, et au renforcement de la démocratie au Burkina Faso », a écrit le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, sur sa page Facebook. Le premier ministre quant à lui pleure la mort d’un homme pétrit de connaissances. « Une bibliothèque de l’histoire politique de notre pays s’est refermée à jamais! C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris le décès de M. Soumane Touré, secrétaire général du PITJ. Celui que nous pleurons aujourd’hui a marqué, de sa plus belle empreinte, la vie politique et syndicale de notre pays. M. Soumane Touré est un grand combattant qui s’est entièrement investi dans la politique et le syndicalisme, durant plusieurs décennies, contribuant ainsi à la construction et à l’édification de la démocratie burkinabè », a témoigné le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré sur les réseaux sociaux. Le Chef de file de l’opposition politique (CFOP) et président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Eddie Komboïgo, a salué la mémoire d’un grand homme qui a marqué tant la vie politique que syndicale de la nation burkinabè.


La vie de Soumane Touré a été marquée par l’activité politico-syndicale, c’est de là qu’il tire sa notoriété. Il a fondé le PITJ en juillet 2011, après avoir quitté le Parti africain de l’indépendance (PAI), au profit de son compagnon politique, Philippe Ouédraogo, à la suite d’une querelle politico-administrative. Il a fréquenté au Lycée Ouezzin Coulibaly, selon certains observateurs, c’est dans ledit lycée que Soumane Touré acquiert ses idéaux révolutionnaires.

Après la licence en droit obtenue à l’Université de Dakar, Soumane Touré choisit de se spécialiser en assurances en France, d’où il rentre au pays avec l’auréole de premier cadre en assurances de Haute-Volta. Il est engagé en août 1974 en qualité d’inspecteur technique à la Société nationale d’assurances et de réassurances (SONAR) où il va passer toute sa carrière professionnelle, tout en rejetant à plusieurs reprises les propositions de nomination à la tête de la société. Il est mis à la retraite anticipée en 2000.


Sur le plan professionnel, Soumane Touré, Secrétaire général (SG) de la Fédération syndicale des banques, assurances, commerce et industrie (FESBACI) est à partir de 1976, SG de la Confédération syndicale voltaïque (CSV), aujourd’hui Confédération syndicale burkinabè (CSB) et ce, jusqu’à son éviction sous le Conseil national de la Révolution en 1984. Sur le plan politique, il est l’un des dirigeants de la Ligue patriotique pour le développement (LIPAD), mouvement patriotique de masse créé sous l’égide du PAI au temps où il évoluait dans la clandestinité et qui va contribuer à la déstabilisation des gouvernements de la IIIe république. En raison de la violence de ses propos syndicaux et politiques, Soumane Touré a dû souvent se réfugier dans la clandestinité pour échapper à la répression.
A noter que Soumane Touré a candidaté à l’élection présidentielle de novembre 2005 sous la bannière du PAI et avait obtenu 1,3% du suffrage.

Avec Sidwaya

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