vendredi le 20 septembre 2024

Incendie à la mosquée de la cité universitaire de Kossodo : Les étudiants entre peur et émoi

la cité universitaire de Kossodo

1. "La sécurité a fait patrouille toute la nuit".

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Un incendie s’est produit à la mosquée de la cité universitaire de Kossodo. Selon nos sources, l’incendie a été causé par un liquide inflammable. Le bilan fait état de six blessés dont deux cas graves.

Samedi 7 novembre 2020. Il est 8h 30 mn, dans la cité universitaire de Kossodo, à Ouagadougou. Dans la cour plus ou moins calme, des étudiants se tenaient en de petits groupes, certains assis dans les kiosques, d’autres sous les arbres. Un  groupe de cinq jeunes garçons arrêtés près de la mosquée de l’université discutait encore sur les évènements qui se sont produits la nuit.

Mais que s’est-il réellement passé ?Belem Ali, étudiant en troisième année de Science de la vie et de la terre, résident de la cité depuis 2017, qui se tenait près de la mosquée avec ses camarades explique : « nous étions dans la mosquée, aux environs de 19h20. Il y a eu une première flamme qui est venue de dehors, avec un bruit qui n’a pas été trop fort, pendant que nous étions en prière. J’ai mis ma tête dehors, pour voir ce qu’li se passait. Et c’est là que mon voisin ma tapoté pour me dire que nous sommes en prière et qu’on doit éviter de se retourner comme l’on veut. Quelques instants après, la deuxième flamme est venue. Il s’agit d’une bouteille qui a été lancée, mais elle n’a pas eu le temps de tomber avant de s’exploser ce qui a provoqué un incendie qui a brûlé les boubous de certaines personnes ».  Pour preuve, Ali Belém, nous présente un boubou partiellement consumé, couvert de la peau humaine. « Nous avons eu du mal à enlever le vêtement de ce dernier car le feu a consumé son habit qui s’est collé à sa peau. » Il ajoute, que c’est au total six personnes qui ont été blessées, dont deux sont dans un état grave.

La psychose demeure

Nos interlocuteurs, relatent qu’après que les esprits se sont un peu calmés, ils ont fait le tour afin de mieux comprendre ce qu’il s’est passé. Et, c’est là, disent-ils, qu’ils ont vu une note qui enjoint de fermer la mosquée. La note précise que c’est un avertissement et que la prochaine fois, ce serait avec des grenades. Une note qui n’est pas sans conséquence sur la psychose des étudiants. « Il serait difficile pour nous de prier encore dans cette mosquée la nuit », targuent Ali et ses camarades. Et à Ouédraogo Henri Joël, étudiant en première année de linguistique, qui est à la cité universitaire, il y a seulement deux jours, de renchérir que c’est une peur qui ne va pas s’éclipser de sitôt. Mais, il dit compter sur l’administration de la cité qui dit prendre les mesures idoines pour la sécurité de ladite citée.

Fatima Bancé, ancienne locataire, passe souvent les nuits à la cité. Elle fait partie également des responsables de la mosquée universitaire. « Moi j’étais un peu en retard par rapport à prière et je me dépêchais pour la rattraper. Et là, je tourne, je vois des étincelles et des flammes autour de la mosquée et des gens qui se bousculaient.  Je m’arrête pour comprendre et c’est là qu’on m’a relaté les faits », a laissé entendre la jeune femme. Elle dit vivre une nuit cauchemardesque, parce qu’il fallait veiller à ce que les blessés soient évacués, que les forces de défense et de sécurité soient avertis. A cela s’ajoute la peur au ventre qu’elle avait, car dit-elle, « on n’a jamais vu ou appris une telle chose à la cité ». Elle dit ne peut comprendre pourquoi, un individu veuille s’attaquer à des étudiants et se demande ce qui peut arriver à nouveau avec le message laissé par les auteurs de cet incendie.  Et en bon fidèle musulmane, sa prière est que celui qui a perpétré ce forfait revienne sur le chemin de la paix.

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