BEPC 2020 : Entre jubilation et déception
Les candidats attendant leur résultats
Les premiers résultats de l’examen du Brevet d’études du premier cycle (BEPC) sont tombés, le mercredi 22 juillet 2020. Nous avons suivi la délibération des résultats au Lycée Song-taaba au quartier Gounghin de Ouagadougou.
Mercredi 7 juillet 2020. Il est 09 h 00 minutes dans l’enceinte du lycée Song-taaba qui abrite les jurys 36, 37 et 38 des examens du BEPC 2020. Elèves, parents et amis, sous un soleil ardent, attendent impatiemment la traditionnelle et effroyable phrase, « candidats, approchez ! ».
Si certains candidats ont toujours l’air serein, la mine de d’autres laisse paraître de la crispation. Dans cette atmosphère, des parents encouragent les candidats. « Ma fille Dieu est grand, tout va bien se bien se passer », dit une mère à sa fille.
Soudain, un jeune garçon près de nous affirme « ils sont en train de sortir ». C’est effectivement de l’équipe de délibération qui s’est mise sur les paliers du premier étage du bâtiment. Puis, un monsieur d’une voix forte, lance la fatidique phrase : « candidats, approchez !». Certains avancent à pas de caméléons, tandis que d’autres se font tirer par leur accompagnant. La devanture du bâtiment en étage se transforme aussitôt en un petit marché. Les mesures de distanciation, édictées par les autorités sanitaires dans le cadre de la lutte contre la maladie à coronavirus, sont vite ignorées. Place donc au « pourvu que j’entende mon nom ». Ainsi, le silence s’est imposé.
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A 09h 36 minutes, le président du jury n°36 annonce : « les candidats dont les noms suivent sont déclarés admis aux examens du Brevet d’études du premier cycle ». Cette phrase sonne la fin du suspense du premier candidat admis, puis, le second. Nous nous sommes approchés du nouveau breveté, mais il n’a pas le temps de nous adresser la parole.
Des candidats aux anges !
Ainsi, les « j’ai eu mon BEPC », « à dieu à la 3e » se font entendre. Un monsieur pousse un cri strident et nous percute par mégarde. Belle occasion pour nous de lui arracher quelques mots. Très poliment, Aziz Yamba, puisque c’est de lui qu’il s’agit, consent à nous parler. Avec un ton saccadé, dû certainement à l’émotion, M. Yamba nous confie qu’il est venu voir les résultats de sa sœur. « Je ne peux pas trop parler ma sœur a enfin eu le grâce de Dieu ». A quelques mètres de là, une jeune fille se jette dans les bras d’une dame. C’est sa mère. Les deux, en larmes, ne cessaient de psalmodier « Allah est grand ». « Ma fille a enfin eu le BEPC », lance la mère et à la fille de répliquer, « après deux tentatives, c’est la troisième qui a porté fruit ». Nous n’avons malheureusement pas pu arracher à cette impétrante plus de mots.
Emmanuel Gouba
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