Tentative de coup d’État au Mali: 7 suspects aux arrêts, la France accusé d’être à la manœuvre
Dans un communiqué dont RFI a eu copie, le gouvernement de transition malien a annoncé avoir mis la main sur sept personnes accusées d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État lors du coup d’État déjoué, du 11 mai 2022.
Il s’agit selon le communiqué d’un » groupuscule d’officiers et de sous officiers anti- progressistes maliens, soutenu par un Etat occidental ». Au nombre de 7, ces personnes ont été inculpées pour atteinte à la sûreté intérieure de l’État et tentative de déstabilisation et placées sous mandat de dépôt le mardi 17 mai, au tribunal de la commune 6 de Bamako.
« Le plus gradé d’entre eux est le colonel Amadou Keïta. Rapporteur de la Commission défense du Conseil national de transition (CNT), il est considéré comme un proche du colonel Malick Diaw, président du CNT et membre de la junte qui a porté au pouvoir l’actuel président malien, le colonel Assimi Goïta. Les autres accusés sont lieutenant, sous-lieutenant, sergent-chef et adjudant de l’infanterie, de la sécurité militaire ou encore de la cavalerie », rapporte RFI. Parmi les inculpés figure également un membre de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).
Certains maliens accusent la France d’avoir commandité ce coup de force échoué. « Nous ne sommes pas surpris. Nous étions conscients que le chemin que nous avons pris est plein d’embûches et d’obstacles. On allait tout faire pour nous empêcher, nous et le Mali, d’évoluer. L’impérialisme a plusieurs branches. D’abord, ils essaient sur le côté politique, et si cela ne marche pas, ils essaient avec des terroristes ou des rebelles. Nous savions que cela allait arriver. C’est ce que l’on a dit à tout le monde : le Mali d’aujourd’hui est différent du Mali d’hier. Aujourd’hui, nous avons des autorités qui veillent. Le seul pays qui a dit qu’il allait isoler le Mali est connu, c’est la France. Le seul pays qui a dit qu’il allait tout faire pour déstabiliser le Mali, c’est la France. Derrière cette tentative de coup d’État se cache la France. » indique Drissa Meminta, porte-parole du Mouvement Yerewolo-Debout sur les remparts.
L’opposition, par contre, estime que cette tentative de coup d’État est révélateur d’un profond malaise qui subsiste au niveau de l’armée malienne. Pour Ismaël Sacko, président du parti sociale démocrate africain « la majorité des maliens qui se tait n’est pas en phase avec ces autorités. Et qu’au sein même de leur rangs, il ya des gens qui ne partagent pas leur façon de diriger ».
Sidonie Pouya
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