Insécurité dans la région de l’Est : « Ville morte », la voix des populations du Gulmu
Face à la dégradation de la situation sécuritaire et au délaissement de la région du l’Est, le Mouvement U Gulmu Fi a initié un sit-in dénommé « Ville morte », ce mercredi 10 novembre 2021 à la place des Martyrs de Fada N’Gourma. Les populations des différentes villes de la région ont répondu à cet appel.
A travers « ville morte » le mouvement U Gulmu Fi veut dépeindre la situation sécuritaire de la région et manifester sa solidarité à l’égard des populations qui sont victimes du terrorisme. « Nous voulons aussi interpeller l’Etat. La région de l’Est fait partie du Burkina. Il y a de cela un an que le président était à Fada et il avait promis la sécurité à la région. Etaient-ce des paroles en l’air ? Non, nous croyons en la bonne foi du président. Nous voulons l’interpeler, lui qui a fait le serment de protéger tous les burkinabè », a clamé le secrétaire général du mouvement U Gulmu Fi, Bouama Michel Ouoba.
Pour lui, la Ville morte signifie la suspension des activités de la population pendant la journée du 10 novembre pour un rassemblement à la place des Martyrs de Fada N’Gourma. A cette occasion, les commerces, les banques, les stations-services, les sociétés de transport et le marché central de la ville sont restés fermés. Au regard de l’engouement des populations, Bouama Michel Ouoba se dit satisfait de leur mobilisation. « Des personnes dont on ne s’y attendait pas se sont jointes à notre cause au détriment de leurs activités », a-t-il affirmé.
Les quatre exigences des populations de l’Est
Au cours de cette manifestation, les populations de la région de l’Est ont dévoilé les quatre revendications qui sont au cœur de « Ville morte ». Il s’agit de la sécurité des populations et de leurs biens, la réhabilitation des routes dans la région, l’équipement adéquat des structures sanitaires et la construction d’un Complexe de transformation du phosphate de Kotchari.
Le secrétaire général du mouvement U Gulmu Fi a affirmé que d’autres actions seront menées au cas où le gouvernement ne réagit pas. « Si l’autorité refuse de bouger, nous l’avons dit, cette fois ci nous sommes sortis pour une journée, la prochaine elle risque d’être prolongée. Nous sommes fatigués de marcher mais nous sommes obligés de le faire pour faire entendre nos voix », a-t-il laissé entendre.
Présent au sit-in, le responsable du MBDHP section Gourma a salué la mobilisation des populations. « Nous avons répondu à l’appel du mouvement afin que nous puissions ensemble exprimer notre mécontentement à l’endroit des autorités par rapport à nos conditions de vie dans la région de l’Est », a-t-il dit. Pour elle sa région est délaissée par les autorités.
« Ville morte » est la troisième manifestation organisée par le mouvement U Gulmu Fi dans le cadre de l’insécurité dans la région de l’Est. Les populations de la ville de Diapaga, de Bogandé se sont jointes à cette mobilisation.
Carine Pierrette ZONGO
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