Renversement de la révolution : le colonel major Palm Mori Jean Pierre s’en lave les mains à la barre
Le Procès de l’assassinat de Thomas Sankara s’est poursuivi le jeudi 4 novembre 2021 avec l’interrogatoire de Palm Mori Jean Pierre, colonel-major à la retraite.
Palm Mori Jean Pierre, colonel major à la retraite, père de 4 enfants est à la barre est passé à la barre ce jeudi 4 novembre. Il est accusé de complicité d’attentat à la sureté de l’Etat. En effet, selon le parquet, Palm Mori Jean Pierre a facilité l’installation du régime Compaoré au pouvoir. Le parquet accuse l’officier de la gendarmerie d’être à l’origine de l’arrestation des personnes civiles et militaires après le coup d’Etat du 15 octobre 1987.
Sur ce propos l’accusé, capitaine au moment des faits atteste qu’il agit sous les ordres d’un dignitaire du « nouveau régime » à savoir Boukary Lingani, chef d’Etat-major de la gendarmerie au moment des faits. A ce propos, il confie que sous les ordres de sa hiérarchie, il a arrêté Arba Diallo, Basile Guissou, et Somé Charles.
Selon, le récit de l’accusé, il avait nouvellement été affecté à Bobo Dioulasso avant le 15 octobre, le jour funeste. Mais, raconte-t-il, qu’il s’est retrouvé à Ouagadougou le 12 et 13 octobre. « J’étais allé juste inscrire ma fille et revenir Ouagadougou. Le 15 octobre 1987, j’avais un mal de dent et je me suis fait accompagner chez un dentiste au quartier Zone 1. Nous sommes arrivés trouver que la clinique était fermée et, on nous a conseillé d’aller dans une autre », a-t-il relaté. Il précise que c’est lorsqu’ils partaient à la deuxième clinique, qu’ils ont entendu les coups de feu qui prenaient plus d’ampleur. Face à cela, il indique qu’ils ont dû replier chez une connaissance pour y passer la nuit avant de revenir chez son frère le lendemain matin.
Le 16 octobre 1987, soit le lendemain de la mort de Thomas Sankara, tous les officiers étaient convoqués au conseil de l’Entente, selon les explications de l’accusé. Informé, il dit avoir hésité d’abord avant de s’y rendre. A son arrivée dit-il a été reçu par Blaise Compaoré et le commandant Boukary Lingani qui lui a affirmé qu’il y a un nouvel ordre. Et c’est là dit-il qu’il apprend que la président Thomas Sankara est mort. « J’ai demandé là ou est Henri Zongo, et le commandant Lingani a répondu qu’il est parti au village de sa femme mais, il arrive » a-t-il relaté.
En 1987, le capitaine Palm Mori Jean Pierre dit n’avoir jamais été mis au courant d’une quelconque tension entre les hommes forts de la révolution. « Ce n’était que des rumeurs et je suis suffisamment mature pour croire en cela. Les quatre leaders de la révolution disaient : Si vous vous fiez aux rumeurs, vous risquez de vous retrouver à la frontière avec vos valises alors qu’il n’y a rien. Je n’ai pas de raison de douter. Blaise Compaoré ne parlait jamais des trois autres », a-t-il déclaré.
Emmanuel Gouba et Frédéric Nikiema
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