Journée internationale de la contraception : les acteurs plaident pour la gratuité effective des méthodes contraceptives

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Malgré le décret adopté en 2018 par le Président du Faso sur la gratuité des méthodes contraceptives au Burkina, l’application n’est pas effective sur le terrain. Chose que plusieurs associations et personnes ont déplorée lors de la commémoration de la journée internationale de la contraception célébrée chaque 26 septembre.

C’est le cas de Stéphanie Thiombiano, présidente des jeunes du (Mouvement d’action des jeunes) MAJ – ABBEF qui a même trouvé un nouveau titre pour le pays des hommes intègres. “ Le Burkina Faso est champion dans l’adoption des textes mais dans la pratique c’est compliqué” dit elle.

Pour elle, les autorités doivent travailler pour l’effectivité de la gratuité de ces méthodes car le besoin se fait sentir. “Le milieu scolaire est beaucoup affecté par des grossesses non désirées et des avortements clandestins” déplore-t-elle. “Si tous ces jeunes avaient accès aux différentes méthodes contraceptives, cela serait bien” ajoute-t-elle.

Stéphanie Thiombiano, présidente des jeunes du MAJ

Malgré tout, Stéphanie Thiombiano appelle, les jeunes à approcher les centres d’écoute pour jeunes pour avoir toutes les informations qu’il faut pour pouvoir vivre une sexualité épanouie. Son souhait serait que d’ici à la commémoration de la journée internationale de la contraception en 2022, la gratuité soit effective.

Dabira Erica

Dabira Erica ne cache pas son amertume face à cette situation. “Parler de sexualité est une bonne chose mais faciliter l’accès aux méthodes contraceptives est encore mieux”.

Reconnaissant toute la difficulté, Arsène Yameogo, éducateur conseille. “Même si l’accès aux méthodes contraceptives est coûteux, les jeunes doivent être ouverts en consultant les centres d’écoute pour jeunes pour avoir plus d’informations et ne pas prendre des risques” indique-t-il.

Selon nos confrères du courrier confidentiel, dans sa parution du 5 septembre 2021 qui citent les statistiques du ministère de la santé, 3319 personnes ont été dépistées positives au VIH/SIDA au Burkina Faso au cours de l’année 2020.

Arsène Yameogo , éducateur

Pour Arsène Yaméogo, si la gratuité des méthodes contraceptives était effective, on pouvait réduire ces chiffres car le préservatif est une des méthodes qui permet d’éviter les maladies sexuellement transmissibles.

“Je ne dis pas que les jeunes doivent courir à la débauche, mais s’ils veulent avoir des rapports avec un partenaire, il faut mieux se renseigner avant tout acte sexuel” précise-t-il.

Après un tour dans quelques pharmacies de la place, il est impossible d’avoir la moindre réaction par rapport aux produits contraceptifs. Dans cette quête d’informations, nous rencontrons A.B, un instituteur qui a requis l’anonymat.

“La question de gratuité ne devrait pas causer de problème car on peut avoir les méthodes contraceptives dans toutes les pharmacies du pays. Le gouvernement a fait ce qu’il pouvait pour qu’on puisse avoir accès aux méthodes contraceptives en tout lieu mais les rendre gratuits ? Cela serait d’encourager la débauche surtout que nos enfants n’écoutent pas ce qu’on leur dit et font plutôt ce qu’ils veulent ” s’exclame l’instituteur.

l’intérieur d’une pharmacie de la place

Avis que Adjaratou Kaboré, élève, ne partage pas. “Les autorités doivent faire de sorte que les jeunes puissent avoir ces méthodes gratuitement” soutient-elle avant de lancer cet appel a ses camarades jeunes.

“ Même si on doit l’utiliser il faut d’abord demander l’avis d’un agent de santé qui connait comment ces méthodes fonctionnent. Une fois que cela est fait, on va éviter beaucoup de grossesses en milieu scolaire » a-t-elle conclu.

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