Femmes journalistes d’investigation: le harcèlement et le mépris leur réalité quotidienne

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Face aux représentants de la société civile, des femmes journalistes d’investigation ont égrené les difficultés qui les handicapent dans leur projet d’enquête journalistique, ce mardi 21 septembre 2021 à Ouagadougou, au cours d’une table ronde.

Afin d’accompagner les femmes journalistes dans la réalisation de leurs enquêtes journalistiques, la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO), a initié le projet « autonomisation des femmes journalistes du Burkina par le data journalisme ». Ce projet vise la formation des femmes journalistes afin d’en faire des expertes de leur domaine, à les soutenir dans la production d’articles de qualité qui dénoncent les faits de violations des droits humains et à instaurer le débat avec la société civile et les décideurs politiques.

Boureima Ouédraogo, le Secrétaire général de la CENOZO

Selon le secrétaire général de la CENOZO, Boureima Ouédraogo, une phase pilote du programme a été mise en œuvre les 18 derniers mois. Au cours de cette phase pilote, 15 participantes ont été retenues et formées sur la pratique du journalisme d’investigation. Elles ont également été initiée au data journalisme. A l’issue de la formation, les participantes se sont essayés à l’enquête journalistique et 10 des 15 histoires ont abordé des problèmes d’ordre social dont une histoire diffusée à la radio.

Sandrine Bado, participante

Sandrine Bado est une participante du programme d’autonomisation du Burkina par le data journalisme. «Le travail sur le terrain n’était pas facile. J’ai été confronté à plusieurs difficultés, avec un sujet tabou dans la société. Il y a eu le refus de collaborer de plusieurs acteurs de la société civile. A un moment le découragement s’est installé, mais avec l’encouragement de nos éditeurs et de la CENOZO, on a pu aller jusqu’au bout », explique-t-elle. Pour elle, il n’y a pas de différence spécifique entre femme et homme journaliste d’investigation, il s’agit plutôt d’une question de volonté.

Cette table ronde a permis aux acteurs de la société civile et les représentants de l’Etat de s’imprégner des difficultés rencontrées sur le terrain par les femmes journalistes d’investigation. Ces dernières ont expliqué que les difficultés les plus récurrentes sont le harcèlement, le mépris lié à leur statut de femme et l’accès à l’information dans les ministères.

Les acteurs de la société civile et les représentants de l’Etat à leur tour ont souligné que les journalistes sont leurs alliés ». A cet effet, ils ont invité les journalistes à suivre les procédures de recueil d’information.

Les participants au programme

Au terme des échanges, Arnaud Ouédraogo, le coordonnateur de la CENOZO a annoncé la mise en œuvre d’un réseau de femmes journalistes d’investigation. Il a souhaité l’accompagnement de l’Association des femmes juristes et de la Coalition burkinabè des défenseurs des droits.

Ce cadre d’échange a également permis aux acteurs et participantes de proposer conjointement des solutions pour résoudre les problèmes énumérés. On note entre autre l’intégration de l’accès à l’information, des tables rondes entre journalistes et directeurs de communication des ministères et aussi avec les autorités publiques et prévoir des cadres d’échanges entre journalistes.

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