Cybercriminalité : la sève de moringa, un outil récurent d’arnaque en ligne
Le séminaire de sensibilisation des hommes de médias à la lutte contre la cybercriminalité, a pris fin ce mercredi 11juillet 2021. Ainsi, durant les deux jours d’échange avec les formateurs, les journalistes ont été sensibilisés sur les dangers que peuvent présenter les TIC, le mode opératoire des arnaqueurs, le mécanisme de signalement des infractions et les bonnes pratiques pour un usage professionnel des TIC.
Au cours de ce séminaire de sensibilisation, trois points essentiels ont été abordés par les sensibilisateurs à savoir le mode opératoire des arnaqueurs, le mécanisme de signalement des infractions et l’utilisation responsable des TIC. Pour le mode opératoire des arnaqueurs, Mahamadou Daou, chef de service de lutte contre la cyber-escroquerie a affirmé que les formes d’escroquerie les plus récurrentes au Burkina Faso sont l’escroquerie à la sève de moringa, les arnaques liées aux ventes et achats en ligne, le chantage à la webcam, le piratage et les tontines en ligne. Pour Mahamadou Daou, cette forme d’arnaque a été baptisée « escroquerie à la sève de moringa parce qu’elle revenait très couramment ». « On a une victime qui reçoit un appel d’un soit disant étudiant qui réside à l’étranger. Il se présente comme l’un de ses anciens stagiaires et souhaiterait le mettre en contact avec un docteur pharmacien qui désire acquérir des produits au Burkina Faso. Ensuite, l’étudiant donne le numéro de la victime au pharmacien qui va l’appeler et le remercier d’abord de la part de l’étudiant. Puis, le pharmacien va mettre la victime en contact avec leur intermédiaire. Ce dernier confirme à la victime que les produits sont disponibles mais il n’a pas les moyens pour se rendre sur les lieux et propose à la victime de lui envoyer quelque chose pour le transport ou pour ses unités. Il met la pression sur la victime pour qu’elle accélère l’acquisition des produits en lui racontant que d’autres partenaires comme des Sud-Africains sont également intéressés par les produits. La victime appelle le pharmacien pour lui expliquer. Le pharmacien lui dit d’envoyer l’argent car actuellement il est en réunion et qu’il lui rembourserait à la fin de sa réunion. La victime sera de nouveau sollicitée pour payer l’emballage des produits et les taxes. Une fois que la victime se rend compte de la supercherie, aucun numéro ne va passer », explique-t-il.
En ce qui concerne les mécanismes de signalement des cas, Moussa Zongo, commissaire de Police a pris le soin de préciser que ces menaces d’infraction sont favorisées par l’utilisation massive des réseaux sociaux et l’émergence des nouvelles formes de délinquance et de criminalité. Ainsi, en cas de cybercrime, il faut contacter la BCLCC ou la brigade de recherche compétente en matière de crime impliquant les TIC.
Pour un usage professionnel et responsable des TIC, Julien Legma, le responsable chargé de la collaboration policière au sein de la BCLCC, a invité les hommes de médias à éviter le choix des mots de passe qui ont un rapport direct avec eux, à sécuriser leur compte Facebook et de toujours désactiver le Wifi quand il n’est pas utilisé. Il a également interpellé les journalistes à installer uniquement les applications essentielles et à toujours vérifier la présence du cadéna et du protocole httpS.
David Saba, journaliste, se dit satisfait de la formation au regard des informations qu’il a reçu qui lui permettront de faire attention. « Ce séminaire était un rendez-vous pour nous de connaître les missions de la BCLCC. A travers cette formation, j’ai compris beaucoup de choses, parce qu’on n’arrive pas exactement à reconnaître les liens sécurisés en tenant compte du « S » dans le https. Aujourd’hui, on t’envoie une invitation pour des questions de tontine, tu ne connais pas la personne qui gère et du coup tu t’inscris à ladite tontine. Il va falloir faire attention, c’est très important », s’exprime-t-il.
Carine Pierrette ZONGO
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