Tabaski 2021 : « On dirait qu’il n’y a plus d’argent dans le pays », Ismaël, vendeur de mouton

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Dans la nuit du dimanche 18 juillet 2021, soit deux jours avant la fête de la Tabaski, une équipe de filinfos.net s’est rendue au marché de bétail Sourgr-nooma, communément appelé « marché de bétail de Tanghin », pour recueillir l’ambiance.  

Dimanche 18 juillet 2021, à moins de 48 heures de la fête de Tabaski. Il est 21 heures au marché de bétail de Tanghin. A quelques mètres des lieux, l’odeur des des crottes de moutons se fait sentir. Le portail de la cours déborde de moutons. Certains sont mêmes à moins d’un mètre du bitume. Moutons, chèvres et bœufs, ce sont les principaux animaux que l’on peut trouver au marché de bétail.

Même la nuit, le marché draine du monde

Pour la sécurité de leurs animaux, les vendeurs et revendeurs du marché du bétail veillent au grain, même si certains, se laissent parfois emporter par le sommeil. Pendant ce temps des engins continuent d’affluer avec des animaux vers le marché.

Abdoulaye, vendeur de mouton

Abdoulaye, est venu de Ziniaré. Il est venu en équipe avec un troupeau d’animaux, il y a de cela deux jours. Il dit avoir acheté des animaux dans son fief pour venir les revendre dans la capitale. Pour le moment, il se frotte les mains. « Vraiment, cette année, il y a la clientèle », a-t-il lâché.  Cependant, Abdoulaye relève que le prix des animaux est cher, ce qui a tendance a effrayé les clients. La raison, c’est qu’il y a moins d’animaux sur le marché. Pour lui, cela se justifie parce que les vendeurs qui venaient des campagnes ne sont pas venus en grand nombre. Aussi il ajoute que dans les campagnes les animaux coutent cher. « L’année dernière, au marché de bétail de Tanghin, tu pouvais avoir un mouton à 50 000 F CFA, mais, cette année, même dans les villages, ce n’est pas possible ». Avec, son équipe, Abdoulaye, compte faire de bonnes affaires, mais avant, ils dorment à la belle étoile, se battant contre les moustiques, tout en espérant qu’il n’y ait pas de pluie.

La devanture du marché de bétail

Avec ses animaux couchés à quelques centimètres du bitume, Guimdé Wendémi regarde la route. Il est voisin du marché. Pour cette fête de l’Aïd El-Kébir, le jeune compte se faire de l’argent. En effet, il a acheté les animaux chez les éleveurs et est venu les revendre un peu cher afin de soutirer un peu de bénéfice. Il relève également que le marché est bon car il y a moins d’animaux. Gimdé Wendémi va aussi devoir veiller près de ses animaux en attendant d’éventuels clients.

« Apparemment, il n’y a pas d’argent dans le pays »

Assis, sur un fauteuil en bois, près de son enclos improvisé pour la circonstance, Ismaël bavarde avec l’un de ses compagnons. Il dit être un habitué des lieux. « Depuis, des années je fais la même chose, à l’approche des fêtes. Je viens m’installer ici, au moins une semaine avant, pour vendre ». Ainsi, il a abandonné sa famille pour une semaine pour se faire des sous.

Pour Ismaël, il y a moins d’animaux sur le marché, mais les vendeurs peinent à se faire de bonnes affaires.  La cause : « On dirait qu’il n’y a plus d’argent dans le pays ».  Il explique que malgré la rareté des animaux, les clients n’achètent pas à bon prix. « Les clients hésitent sur les prix, ils veulent acheter à bas prix », a-t-il argué avant de dire que c’est ce qui lui fait croire qu’il moins d’argent.

Interrogé sur la question de savoir pourquoi il a installé son enclos hors de l’enceinte du marché, il affirme que c’est pour être plus à l’aise. Cependant, martèle-t-il, l’argument que le marché est plein n’est pas fondé. Le constat semble vrai. Puisque que dans la seconde cour du marché, il y a toujours de l’espace. Le quadragénaire ajoute que l’année dernière, il y avait plus d’animaux que cette année.

Même son de cloche pour un groupe de jeunes du quartier Tanghin. Eux, ils ne sont pas venus avec des animaux, mais sont venus vendre quand même des animaux. En effet, ils sont venus pour chercher le marché pour les vendeurs et bénéficier en retour de quelques sous. Mais, ces jeunes de Tanghin affirment que les affaires ne marchent pas cette année. « Les gens ne veulent pas acheter à bon prix ». Tout compte fait, les jeunes nourrissent l’espoir de faire de bonnes affaires.   

A côté de cette vente d’animaux se créées des activités connexes. C’est l’exemple de la vente du foin. Le jeune Yabyouré, habitant non loin du marché est venu vendre son foin. Il ne lui reste que deux tas, pour écouler tout son foin. Le jeune garçon confie qu’il a gagné beaucoup dans cette vente d’herbe, puisque dit-il, « nous vendons le tas à raison de 500 F CFA ».

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