Achat à 96 millions FCFA : 1 véhicule, 2 vérités

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Tout a démarré par la divulgation sur les réseaux sociaux d’un échange épistolaire entre deux ministres au sujet d’une demande d’acquisition de véhicule pour le compte du ministère de la Culture. Montant : 96 millions FCFA. Il n’en fallait pas plus pour que la toile et les gargotes burkinabè s’enflamment. Entre débats sur la réalité du coût de l’acquisition dudit véhicule et sur l’opportunité d’un tel achat en pareille situation, le moins que l’on puisse dire est que la polémique véhicule deux vérités :

  1. Il y a crise de confiance au sein de l’exécutif. Un cabinet, par nature, par essence et par destination, est composé de proches collaborateurs en qui l’on est supposé faire entièrement confiance. A tel point qu’il ne viendrait pas à l’idée d’un seul membre de laisser filtrer à l’extérieur une information encore moins un document. Cette fuite qui n’est pas la première de la gouvernance Roch Kaboré est en tout cas la preuve d’une équipe lézardée. En bref, il y a crise dans les sphères de décision jusque dans les cabinets ministériels. La frilosité dans les sorties médiatiques de membres du gouvernement comme de la majorité présidentielle pour justifier cet « achat légal » jugé illégitime par une partie du peuple démontre une autre crise de confiance.
  2. Il y a crise de confiance entre gouvernants et gouvernés. Pourquoi autant de bruit autour d’un véhicule qui rejoint le parc automobile de l’Etat et devient donc le bien de tous les Burkinabè? Tout simplement parce que le peuple n’a plus confiance en ses dirigeants. Ces derniers sont passés tellement maîtres dans l’art d’user du bien public à des fins privés et de verser dans des malversations que même le remplacement d’un précédent véhicule acquis en 2014 est suspect. Et même très suspect. A qui la faute? Au système où gabegie financière, corruption, montages financiers sont quotidiens. Les Unes des journaux d’investigation à longueur de journées nous en convainquent.
    Une autre réalité qui découle de cette affaire mais qui est désormais un secret de polichinelle : le pays n’est pas gouverné par des oiseaux. Ça c’est clair! En fait il est gouverné par les réseaux sociaux. Ce n’est d’ailleurs pas étonnant que du côté de Kosyam on traine les pieds à remplacer l’avion présidentiel, le Pic du Nahouri, en piteux état depuis des mois, préférant la location de jets et les achats de billets pour les déplacements officiels même si la facture est salée de jour en jour. Si pour une voiture en millions de Fcfa, on a eu autant de bruit pardon de buzz, imaginez pour un avion en milliards de FCFA, pendant que le pays est peint en rouge par les terroristes, qu’un Burkinabè sur 20 est déplacé interne, que le vivre ensemble est menacé, que…que…que…
    Qui est fou?
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