vendredi le 20 septembre 2024

«Fêter Noël, c’est annoncer la paix de Dieu sur la terre» Abbé Didier Kaboré

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L’Eglise catholique célèbre ce 25 décembre, la fête de la nativité de Jésus. Pour connaître davantage sur cette fête, nous avons tendu notre micro à l’abbé Didier Kaboré, curé de la paroisse d’Arbollé.

Noël est une fête solennelle qui commémore la naissance, un jour de l’histoire, du Fils de Dieu dans notre humanité. Dans l’économie du Salut, après le péché originel qui a entaché l’humanité de tant de souffrances, de misères, de haine, de maladies, de guerres, Dieu dans sa miséricorde a projeté de sauver encore l’homme. Ainsi, depuis Abraham, les prophètes, il a préparé une nouvelle issue pour sauver l’humanité. Lorsque les temps furent accomplis, c’est son Fils Jésus qu’il a envoyé parmi les hommes, né comme un homme, mais selon le vouloir divin, afin de sauver l’homme perdu dans le mal et la souffrance. Dieu a bien préparé un peuple, une histoire, un temps afin de réaliser son plan de salut. Quand les temps furent accomplis, c’est de Marie, une jeune femme, qu’est né Jésus, dans le silence d’une étable, dans l’humilité de bergers, dans la simplicité d’une grotte, dans la petitesse d’une étable. En son temps, beaucoup de gens ne savaient pas ce qui se passait mais l’ont peut-être compris plus tard ou n’y ont pas du tout cru.


Fêter Noël aujourd’hui peut s’inscrire sur plusieurs registres d’autant plus que Noël est devenue la fête de tout le monde. Les commerçants de tout bord fêtent bien Noël en faisant de bons chiffres d’affaires ! Noël c’est aussi la fête des enfants, et à l’image du petit Jésus, tous les enfants sont honorés et gratifiés de soins et d’attentions multiformes : cadeaux du père Noël, arbres de Noël perchés de jouets et de bonbons, parcs d’attractions, cirques de jeux, organisation de Noël des enfants…
En famille, Noël peut être vécue comme la fête des retrouvailles, des réconciliations, et des liens familiaux plus larges à renforcer. Socialement, Noël, comme la fête de fin de d’année, est une fête publique, ouverte à tous, et bien des personnes, beaucoup de familles, sans forcement partager la croyance chrétienne dans la naissance de Jésus, vivent cet événement comme un fait social. Dans le même sens, on pourrait prendre la fête de Noël comme celle du partage, de la joie, de l’amitié, de la convivialité. En plus des cadeaux aux enfants, on peut manifester une sensibilité aux enfants déshérités, aux enfants de la rue, aux orphelins et partager la nourriture et les boissons entre voisins, entre amis, avec les malades dans les hôpitaux, avec les personnes incarcérées, etc.


Pour les chrétiens, à toutes ces considérations s’ajoute le sens spirituel et chrétien de la fête. Fêter la naissance de Jésus, c’est fêter l’événement de la naissance du Sauveur tant annoncé, tant attendu ! Fêter Noël, c’est fêter le rachat de l’humanité, le salut de l’homme par la miséricorde de Dieu. Fêter Noël, c’est annoncer la paix de Dieu sur la terre. Fêter Noël c’est proclamer la rencontre de Dieu et de l’homme. Fêter Noël, c’est attendre aussi le retour glorieux du Christ Jésus. En somme, cette fête est riche de sens qu’elle puise dans l’autre fête qui est la plus grande et la plus explicite encore : le mystère de Pâques.

Comment se passe Noël pour un prêtre ?


Il partage toute la joie de la fête comme tout le monde. Déjà dans toute la préparation pour la fête et la fête il y a une fièvre joyeuse comme un aboutissement d’un cheminement spirituel pour lui et pour les communautés chrétiennes avec qui il partage sa vie. Entre la liturgie, les sacrements de mariage et de baptême des petits enfants, le sacrement de pénitence, et les eucharisties, le prêtre chemine spirituellement pour la fête de Noël. Les préparations d’homélies et de messages de fêtes, impriment notoirement la beauté et donne une valeur ajoutée aux célébrations et à la fête autant que les beaux cantiques de Noël, les décorations lumineuses de guirlandes et la beauté des crèches. Il ne faut pas oublier la place d’une tension soutenue et continue pour assurer les célébrations de la nuit et du jour de Noël. Selon le Droit, en cette fête, le prêtre peut célébrer plusieurs messes afin d’assurer la Sainte Messe à beaucoup de communautés et localités. Ce faisant, la longueur des célébrations, les distances parcourues, la tension de la fête en elle-même constituent un fardeau de fatigue et d’épuisement qui peuvent prendre le pas sur la ferveur d’une fête classique. De retour des célébrations entre midi et 15h, le prêtre n’aspire souvent qu’au repos plus qu’au repas de la fête, au bûcher, aux visites de voisinage, etc… C’est cela aussi Noël… du moins pour certains prêtres.
Abbé Didier KABORE

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