Produits maraîchers : « Nous ne travaillons pas en fonction de la fête »

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La fin d’année rime avec fêtes de Noël et de nouvel an. Pour ces fêtes plusieurs familles se préparent pour donner à ces deux jours, une connotation particulière. La cuisine est le plus souvent l’élément qui différencie la fête des jours ordinaires.  Pour cuisiner, des condiments sont indispensables. De la choux à la carotte en passant par les oignons et la tomate, chaque famille y va de sa manière en fonction des mets à cuisiner. D’où viennent ces condiments et qui les produits ? Nous avons décidé de mettre en lumière des hommes et des femmes qui travaillent dans un verger de Tanghin.

Sur les bords des barrages de Tanghin à Ouagadougou, une importante exploitation se fait. Il s’agit du maraîchage. Ce matin du 15 décembre, nous nous sommes rendus au bord du barrage N°1 de Tanghin. Il est 8h et le soleil se déploie progressivement. Vêtues de pantalons, de pull-over, de gants et de chaussettes, Mariam Kaboré et plusieurs femmes arrosent leurs planches malgré le froid. Présente depuis 6 heures, Madame Kaboré exploite une quinzaine de planches. Elle a mis en terre du persil, de la menthe et de la laitue. Chaque matin, Mariam Kaboré est au petit soin pour donner de la forme aux graines sous ses planches humides. Les produits de Mariam Kaboré seront-ils consommables dès les fêtes de fin d’année ? « Non nous ne travaillons pas en fonction de la fête. Il y a certaines personnes qui récolteront à l’occasion de la fête mais nous ne travaillons pas ainsi ». A l’autre bout du verger, Alima, deux arrosoirs en main fait des va-et-vient entre un puits et ses planches de laitue, et de persil. Encore quelques jours, et les produits de la mère trentenaire seront consommables. Elle pourra se faire de l’argent avec les fêtes. Cependant, elle nous confie que c’est un coup de chance car elle ne travaille pas en fonction des fêtes. 


Dans ce verger, chacun a son rôle. Bobwend-korgo n’est pas propriétaire de planche. Sa spécialité, c’est l’arrosage et le désherbage. Ce matin, il a été payé pour arroser une dizaine de planches en raison de 100 FCFA la planche. Cette activité, Bobwend-korgo le fait depuis des années et il est connu de partout pour ce travail. Il nous confie qu’il n’est pas fixe et que chacun l’appelle en fonction du besoin. Pour le désherbage, Bobwend-korgo facture ses clients en fonction de la superficie à désherber.

Un gain a partagé en deux

Les exploitants de cette partie du barrage ne sont pas propriétaires de la terre. Il la loue avec la famille du chef de Tanghin. Zacharie Kaboré, l’un des fils du chef est leur intermédiaire. Agé de la quarantaine, il était autrefois exploitant dans ce verger. Aujourd’hui, Zacharie gère le verger et a mis en place sous les arbres qu’il a plantés il y a plusieurs années, un maquis qui draine chaque jour du monde. Les hommes et les femmes qui travaillent ici étaient ses employés. Mais il a fini par leur céder le verger pour qu’elles l’exploitent par manque de temps. « Nous enlevons nos dépenses et nous divisons les bénéfices en deux nous donnons une partie au propriétaire et nous gardons l’autre partie » nous confie Mariam Kaboré. Avec ce qu’elle gagne, Alima a réussi à scolariser ses enfants et prend en charge d’autres dépenses de sa famille.


Pour ces fêtes, les produits de ces hommes et femmes seront sur les tables des Burkinabè.

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