Propriété foncière: « Il a menacé de tuer mon fils si je ne déguerpis pas », Compaoré Rasmata

CADDL

Elles réclament justice

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La coalition des associations pour la défense du droit au logement (CADDL), lors d’une conférence de presse, organisée, ce mardi 25 août 2020 à Ouagadougou a fait cas de la mauvaise gestion du système foncier qui exclue une partie de la population.. Il s’est agi pour la CADDL de faire une lecture de la dernière sortie du gouvernement et dénoncer toutes manœuvres en cours pour mettre sous boisseau, les justes et légitimes revendications des gens du peuple en matière de logement.

Depuis quelques temps des habitants de certains quartiers non lotis de Ouagadougou, comme Yagma, Zongo, Yamtenga, Tabtenga, et Nagrin font face à des pressions, voire des menaces de mort, de la part de certaines personnalités ou sociétés immobilières. C’est ce qui est ressorti de la conférence de presse animée par la coalition des associations pour la défense du droit au logement (CADDL).

« Ils vendent les parcelles aux gens riches, c’est mon cas. J’étais assis lorsqu’un professeur bien connu est venu avec des papiers me disant de déguerpir les lieux. Il a ajouté que ce n’est pas de sa faute si je suis née pauvre. J’ai alors fait appel à la mairie. Lorsque la police est venue pour qu’on trouve un consensus, il a refusé et a fait des menaces si je ne déguerpis pas. Il nous a dit, qu’il est un grand de ce pays, qu’il ira certes à la MACO, mais juste pour une journée», témoigne une victime, Compaoré Rasmata (quartier Yamtenga).  C’est la raison pour laquelle, ce mardi 25 août 2020 afin de dénoncer leur  calvaire et les oppressions que vivent les populations mais aussi en faire son cheval de bataille, la CADDL a tenu à s’adresser à l’opinion publique. La conférence vise aussi à contredire la lecture du gouvernement et les manœuvres qui concourent à mettre sous boisseau, les justes et légitimes revendications des gens du peuple. Selon le secrétaire général du CADDL, Nibié Pama, une levée de la suspension des lotissements pour entamer de nouvelles opérations avait été annoncées en novembre 2018, par les autorités afin de garantir des logements décents aux populations. 

Le gouvernement par la voix du ministre de l’habitat, Maurice Dieudonné Bonanet, a annoncé son intention d’apurer le passif foncier, la mise en place des commissions ad hoc dans dix arrondissements de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Une décision qui avait été justifié par le nombre élevé des cas litigieux dans les deux villes, mais restée  suspendue à ce jour.

Cette «irresponsabilité» de la part des autorités selon la coalition a conduit à des expulsions manu militari dans les zones litigieuses, des destructions de logements des pauvres, des intimidations, des tracasseries policières et parfois même à des cabales judiciaires dont l’objectif est de vaincre les capacités de résistance des victimes qui s’organisent pour lutter.

C’est pourquoi   face à la situation, la coalition revendique des audits sérieux sur les opérations de lotissements passés et d’apurement du passif foncier. A cet effet la coalition lance un appel à la population à soutenir la juste lutte des victimes de la politique foncière de classe du pouvoir du MPP et alliés mais également à faire preuve de vigilance face aux vendeurs d’illusions électoralistes, préoccupés par leurs intérêts.

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