Assassinat de Norbert Zongo : 22 ans après, toujours pas de procès, pas de vérité, pas de justice
Guesouma Sanogo, invite les jeunes journalistes de s’approprier les écrits de Norbert Zongo
Le collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) et la coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC), ont déposé une gerbe de fleurs sur la tombe de Norbert Zongo, ce dimanche 13 décembre 2020. Ce jour qui marque le 22e anniversaire du drame de Sapouy qui a conduit à l’assassinat du journaliste et ses compagnons, Ernest Yembi Zongo, Blaise Ilboudo et Abdoulaye Nikièma. A la suite, des organisations de la société civile ont tenu un meeting à la place de la Nation.
Dans la matinée du 13 décembre 2020, amis, collègues, confrères, parents, membres des organisations de la société civile, ont procédé à un dépôt de gerbe de fleurs sur la tombe du journaliste Norbert Zongo au cimetière municipal dans le quartier Goughin de Ouagadougou. A cette occasion, l’association des journalistes du Burkina (AJB) par la voix de son président Guesouma Sanogo a déploré l’assassinat de leur confrère et regretté que 22 ans après la justice ne soit pas faite sur cet acte qu’il qualifie de crime indescriptible. Pour Guesouma Sanogo, après l’insurrection populaire et le coup d’Etat de 2015, les Burkinabè ont nourrit plus d’espoir que justice sera faite sur la mort de Norbert Zongo et de ses compagnons. Mais, il affirme que jusqu’à ce jour, « nous avons des noms, des visages, mais pas encore de procès, pas de vérité, pas de justice ». Dans sa déclaration, il a laissé entendre que le chemin pour la vérité et la justice pour Norbert Zongo et ses compagnons a été semé d’embuches. Cependant, déclare-t-il, « les Burkinabè n’ont pas baissé les bras malgré les multiples tentatives de répression de ceux qui se sont engagés dans la lutte pour la justice pour Norbert Zongo ». A l’en croire, certains ont perdu la vie dans cette lutte. Il a fait mention de Flavien Nébié qui a été fauché à la fleur de l’âge au cours d’une manifestation pour que justice soit rendue à Norbert Zongo. L’AJB, a également eu une pensée pour les victimes de l’insurrection populaire et du putsch manqué. Avant de clore son propos, le président de l’AJB a déclaré : « Norbert Zongo, tes confrères ici présents te réitèrent leur détermination à se battre sans relâche jusqu’à ce que la lumière soit faite sur ce 13 décembre 2018 ».
Après avoir quitté la tombe de Norbert Zongo, le cap a été mis sur le carré des victimes de l’insurrection populaire d’octobre 2014. Là, aussi les différentes associations et organisations de la société civile ont déposé une gerbe de fleurs en hommage aux martyrs de l’insurrection populaire.
De retour, du cimetière municipale de Goughin, le collectif des organisations démocratiques des masse et partis politiques (CODMPP) et la coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés civiles (CCVC) ont tenu un meeting à la place de la nation. Des prestations d’artistes et discours ont constitué les temps forts de ce meeting. Le message conjoint du CODMPP et de la CCVC soulève deux préoccupations. La première veut que justice soit rendue à Norbert Zongo et ses compagnons et que plus jamais, de tels agissements ne se reproduisent. Les deux organisations, ont aussi exigé justice pour Thomas Sankara, Dabo Boukary, Flavien Nebié, Salifou Nébié ainsi que Fahadou Cissé et Hama Balima, deux responsables de l’Organisation démocratique de la jeunesse du Burkina (ODJ) assassinés en mai 2019 et dont l’autopsie est toujours attendue. Il réclame justice pour toutes les victimes de sangs survenues au Burkina Faso. Avant de terminer, son propos Crysogome Zougmoré, en lisant la déclaration conjointe a affirmé, que les lignes ont certes bougées, mais il ne faudrait pas que les militants baissent la garde.
Emmanuel Gouba
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