Tanghin Dassouri : Un jeune fermier de 22 ans abattu par un policier?

A quelques lieux de la manifestation, dans les champs de Tanghin Dassouri, un corps sans vie gît à même le sol. C’est celui de Moussa Zongo, un jeune fermier. Âgé de 22 ans. “Il aurait tenté d’échapper à une interpellation de la police”. Selon des propos recueillis sur place, c’est suite un refus d’obtempérer qu’un policier l’aurait poursuivi et finalement abattu dans la brousse à quelques pas de la ferme où il travaille. Selon Oumarou Zongo, frère aîné du defunt, les faits se seraient produits aux environs de 7h alors que la victime se rendait à son lieu de travail. Les larmes aux yeux, Mme Soré, patronne du défunt n’en revient pas. Elle nous confie que la victime travaille avec elle depuis quatre ans et la collaboration était parfaite. Informée ce matin, elle pensait que son employé était seulement blessé et n’a pas pensé au pire.

Au tour du corps de la victime, des populations très remontées refusent l’enlèvement de la dépouille. Les manifestants réclament que l’infortuné soit enterré au commissariat et que l’identité du coupable soit divulguée. Présentes sur les lieux, les autorités judiciaires et locales recueillent des informations pour certainement la suite des enquêtes. Les premières tentatives d’emmener le corps à la morgue pour la suite ne rencontrent pas l’assentiment des manifestants. Selon eux, il y a de cela quatre ans, une situation pareille s’était produite dans la localité et aucune suite n’a été donnée à l’affaire. Le temps passe, le corps de Moussa est toujours au sol. Après quelques minutes de concertation, et avec l’arrivée d’un oncle de la victime, les populations acceptent enfin que le corps soit enlevé. C’est aux environs de 14h20 que le corps à finalement été enlevé pour être emporté à la morgue.

Selon Lassané Kiemtoré, maire de Tanghin Dassouri c’est une situation désastreuse. Il appelle cependant les populations au calme et plaide pour que le ministère de la sécurité prenne en compte ces situations et que les contrôles de police se fassent dans les normes.

Certains riverains interrogés nous ont confié que depuis quelques temps les contrôles se sont multipliés. «Même ceux qui ont leurs papiers en règle paient souvent la somme de 2000 FCFA», nous confie un manifestant.

Lorsque nous quittons les lieux aux alentours de 15h00, la RN1 était toujours impraticable et des dizaines de véhicules en stationnement forcé.