« Thomas Sankara est un Rasta dans l’âme par son combat et ses idéaux» (Rickson Dolex artiste Réggaeman)

Rickson Dolex, artiste Réggaeman

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À l’occasion du 37ème anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara, nous avons tendu notre micro à l’artiste musicien reggaeman Eric Pegdwendé Ouédraogo plus connu sous le pseudonyme artistique de Rickson Dolex. Il répond à nos questions depuis les Etats Unis où il vit.

Filinfos (FI) : Qu’est-ce que la date du 15 octobre représente pour vous ?
Rickson Dolex (RD) : La date 15 octobre représente pour moi une date de méditation qui donne beaucoup à réfléchir. Beaucoup de gens y ont vu l’effondrement de l’espoir de tout un peuple, de tout un continent.

FI : En 2021, vous avez mis sur le marché discographique, un sigle titré « Thomas Sankara ». En quoi la musique reggae est-elle un outil approprié pour transmettre les idéaux de Thomas Sankara ?

RD : Thomas Sankara lui-même est un Rasta dans l’âme par son combat et ses idéaux. La musique reggae est une musique qui conscientise, qui éduque, qui parle à l’âme. C’est la musique la plus combattue dans le monde par tous ceux qui n’aiment pas la vérité. La musique reggae est un canal par lequel on peut dire haut ce que les gens pensent bas donc il y a une corrélation entre les idéaux de Thomas Sankara et la musique reggae.

FI : En 2022, vous avez également mis sur le marché du disque, votre quatrième album baptisé «Révolution». Comment articulez-vous votre musique avec votre engagement politique et social ?

RD : L’album « Révolution » aborde des thèmes aussi bien politiques que sociaux. Les titres « Thomas Sankara » « Président » , « Homme fort » parlent de politique, etc. L’album Révolution s’adresse à la jeunesse Africaine consciente en les invitant à s’impliquer davantage en politique pour changer le paradigme.

FI : Quelles sont les premières images ou souvenirs que vous avez de Thomas Sankara ?

RD : J’étais un pionnier de la révolution. J’avais formé mon camp des pionniers avec mes amis du quartier dans les années 1984. J’ai toujours été un révolutionnaire dans le sang et dans l’âme grâce à Thomas Sankara.

FI : Quel impact a eu sa figure sur votre parcours ?

RD : Sankara a impacté mon enfance, j’ai grandi avec Sankara, sa philosophie et ses idéaux m’ont beaucoup impacté. Il a pris le pouvoir dans les années 80 qu’on appelait les années perdues. Il y avait la crise de la dette et la crise des matières premières. Mais en 4 ans seulement, il a atteint l’autosuffisance alimentaire. C’était un vrai panafricain. L’Afrique aux Africains.

FI : En quoi Thomas Sankara a-t-il influencé votre choix de carrière musicale ?

RD : Le côté panafricain de Thomas Sankara a influencé le choix de ma carrière musicale. L’unité de tous les fils d’Afrique au-delà de nos frontières artificielles.

FI : Comment, depuis les États-Unis, vivez-vous cette journée et quel message souhaitez-vous transmettre aux nouvelles générations ?

RD : C’est journée une mémorable qui doit marquer tous les esprits. J’ai chanté que Thomas Sankara resterait notre héros national et le single est sorti avant l’avènement des nouvelles autorités. Je les remercie aujourd’hui d’avoir accepté de faire de Thomas Sankara notre héros National. J’ai prophétisé pour une autre révolution pour le Burkina et ça s’est réalisé, je ne peux que remercier Dieu. Que la paix revienne au pays des hommes intègres et que l’esprit de Thomas Sankara continue d’illuminer toute cette jeunesse du Burkina et du monde entier

FI : Quel message souhaitez-vous faire passer à travers vos chansons, en particulier celles dédiées à Thomas Sankara ?

RD : J’aimerais faire passer des messages de paix, d’amour, de cohésion sociale. Nous devons être fier d’être des africains.

FI : Selon vous, comment les jeunes peuvent-ils s’inspirer de Thomas Sankara pour contribuer à un changement positif au Burkina Faso ?

RD : La jeunesse doit s’inspirer de Thomas Sankara, car on peut tuer l’homme, mais on ne tue pas ses idées. La jeunesse doit se ressourcer sur les idéaux de Thomas Sankara à travers les livres. Les films les documentaires. Cette jeunesse doit incarner l’esprit de Thomas Sankara pour contribuer au changement positif du Burkina Faso.

FI : Quels sont les artistes qui vous ont le plus influencé ?

Je me suis inspiré à travers Bob Marley, mais en Afrique j’écoutais beaucoup Alpha Blondy, Ismaël Isaac, Salif Keita. Il y a aussi Hamed Farras qui m’a beaucoup influencé. Comme on avait pratiquement le même âge, et je me suis dit, s’il peut le faire, c’est que je peux le faire aussi.

FI : Quels sont vos projets futurs ?

RD : Mon projet c’est pour fêter les 20 ans de carrière musicale. Essayer de vendre la musique burkinabè au-delà de nos frontières à travers les différents festivals. Essayer d’installer des salles de répétition au Burkina. Aussi, je souhaite créer un Bar reggae à l’image « Paker Place » ou « AZK live » de la Côte d’Ivoire pour permettre à nos jeunes reggae makers de s’exprimer.

FI : Un dernier mot pour clore ?

RD : Que Dieu aide nos nouvelles autorités à mener en bien leur mission pour que le Burkina devienne un jour la terre promise. L’eldorado. Je vous remercie

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