Liberté de la presse au Burkina Faso: les acteurs s’inquiètent, le gouvernement rassure.
A l’occasion de la 29e journée mondiale de la liberté de presse commémorée ce jour 3 mai 2022 sous le thème « le journalisme sous l’emprise du numérique », les acteurs du monde de la presse nationale se sont réunis au centre national de presse Norbert Zongo pour repenser l’avenir de la presse au Burkina en phase avec l’essor du numérique. Le thème spécifique ainsi retenu est » les médias burkinabè face à la révolution numérique : comment mourir pour mieux renaître ? ». Un feedback sur les acquis engrangés, les défis à relever et les perspectives pour l’épanouissement du secteur a été fait par les acteurs.
En matière de garantie des libertés de presse au Burkina Faso, le Burkina est classé 41e sur 180 médias étudiés en 2022 au niveau mondial, avec une note de 2,25 sur 4. Le Burkina recule ainsi de 4 places par rapport à l’année 2021 où il avait obtenu la moyenne de 2,41 et classé 37e . Une chute qui est devenu un peu récurrente depuis les premières études effectuées en 2016. Selon les résultats de recherche des experts nombreux sont les contraintes qui justifient ce positionnement. Il s’agit entre autres des éléments de contexte comme la crise sanitaire, sécuritaire et humanitaire. À ceux là s’ajoutent la coupure d’Internet entre novembre 2021 et janvier 2022 et l’avènement du coup d’État militaire en janvier 2022. Le comité relève également des cas de violations flagrantes des libertés de presse tels que l’assassinat de journalistes espagnols à l’est du pays, le saccage des médias et l’enlèvement d’animateurs radio en plus de la suspension du signal des télévisions TNT. Face à cet état de fait, le président du comité de pilotage interterpelle. » Les reculs sont des mauvais signaux pour l’état de droit et la démocratie » a indiqué Ouédraogo, président du comité de pilotage. Les journalistes exhortent le gouvernement à être vigilant quant au respect de la liberté d’expression afin d’éviter les velléités de musellement. Ils dénoncent par ailleurs la précarité statutaire du journaliste.
Le dossier Norbert Zongo était également à la table des échanges. Sur ce volet le comité de pilotage attend toujours la manifestation de la justice. Ils espèrent que le gouvernement ne sera d’aucun obstacle à la poursuite du dossier. Le ministre en charge de la justice a quant à lui, rassuré du bon acheminement du dossier et de l’intérêt accordé à son traitement. » Je souscris en faux sur les rumeurs véhiculé sur les réseaux sociaux » a déclaré le ministre Barthélémy Kéré.
Madame la ministre de la communication a renouvelé son engagement à œuvrer pour la viabilité de la presse pour des productions fiables, gage de paix et de réconciliation.
La cérémonie a pris fin avec un hommage rendu au feu juge Kassoum Kambou, connu pour son combat pour la liberté d’expression, d’où son pseudonyme, ami de la presse.
Sidonie Pouya
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