Assassinat de Thomas Sankara : Gabriel Tamini, journaliste au moment des faits, « avait le scoop »
A la barre ce mercredi 1er décembre, Gabriel Tamini, ancien journaliste à la Radio nationale du Burkina a indiqué que peu avant le 15 octobre 1987, jour de l’assassinat de Thomas Sankara et ses compagnons, il se sentait en sécurité. Sa peur est partie d’une réunion des cadres de l’UCB ( l’Union des communistes du Burkina) tenue le 4 juillet dont l’objectif était selon le témoin de trouver des solutions pour ne pas prendre en compte les idées de l’UCB dans la gestion de la révolution.
Il aurait tenu des propos ne semblent pas être favorable au président Thomas Sankara. Au sortir du conseil, il relate qu’il a salué le président Sankara qui a refusé de le saluer.
Tout en ne liant pas directement le comportement de Thomas Sankara à ses propos tenus au cours de la réunion, il affirme qu’au sortir de la réunion, il n’a pas compris pourquoi Sankara a refusé de lui tendre la main.
Pour lui, ces événements lui donnaient la peur au ventre. Ainsi, poursuit-il, avoir pensé à fuir, mais il se souciait non seulement du comment, sans être tué, mais aussi de comment survivre.
Salif Diallo, « le sauveur » de Gabriel Tamini
L’ancien journaliste à la RTB raconte que le 15 octobre, il était dans un quartier populaire aux moments des tirs. C’est dans cette position de peur qu’il dit avoir aperçu une voiture. « Je me suis caché dans un premier temps avant de se rendre compte que c’est Salif Diallo » affirme le témoin.
Une fois dans le véhicule, toujours selon lui, Salif lui a dit qu’il a eu des tirs au Conseil de l’Entente et que Sankara est mort. Et d’ajouter que Salif lui a fait savoir que Blaise est à la maison et qu’au moment des tirs, il était avec Blaise. Et c’est là qu’ils m’ont amené après à la radio. « Le lendemain, Salif m’a dit qu’il partait à une réunion. De retour, il m’a tendu un communiqué à lire et que j’ai lu ».
A la question du président du tribunal Urbain Méda de savoir sur l’avis du témoin sur les évènements du 15 octobre, Gabriel Tamini déclare : « franchement, j’ai le sentiment que cela a été une surprise »
Le procureur, lui, est revenu sur le ton que le journaliste a utilisé pour lire le communiqué du 16. Pour le procureur, ce fut un ton ferme et chargé de qualificatif tendant à montrer un caractère solitaire du président Sankara. Avant ce sujet, le témoin affirme que c’est le contexte qui le commandait. « Il y avait une phraséologie révolutionnaire et une gestuelle révolutionnaire » a-t-il dit. Pour lui, si la presse s’est ruée vers lui après les évènements du 15 octobre 87, c’est parce que les journalistes n’étaient pas certains de la mort du président Sankara et alors que lui avait l’information.
Mathilde Zoungrana
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