Régime d’assurance maladie universelle : vers une adhésion automatique des travailleurs de l’économie informelle
Atelier sur les mécanismes d’adhésion des travailleurs de l’économie informelle au RAMU
L’économie informelle occupe une place prépondérante au Burkina Faso, représentant près de 90 % de l’emploi et 41,6 % du Produit intérieur brut (PIB) national. Malgré son poids économique, cette frange importante de la population reste encore largement en marge du système de protection sociale, la rendant particulièrement vulnérable face aux risques liés à la maladie, aux accidents ou à la perte de revenus.
C’est pour remédier à cette situation que le ministère en charge de la Protection sociale, à travers la Caisse nationale d’assurance maladie universelle (CNAMU), en partenariat avec le Bureau international du Travail (BIT), a ouvert ce lundi 27 octobre 2025 à Ouagadougou un atelier de réflexion sur les mécanismes d’adhésion automatique des travailleurs de l’économie informelle au Régime d’assurance maladie universelle (RAMU).
Pendant quatre jours, une quarantaine de participants représentants d’institutions publiques, d’organisations professionnelles et de partenaires techniques et financiers vont plancher sur les stratégies d’inclusion et les voies pratiques pour garantir une couverture santé effective à tous les Burkinabè, sans distinction de statut professionnel.

Selon Éric Somé, Représentant du ministre en charge de la Protection sociale, cet atelier s’inscrit dans la mise en œuvre de la politique sectorielle Travail, emploi et protection sociale, dont la vision est de faire du Burkina Faso une nation solidaire et inclusive à l’horizon 2027. « Nous avons l’ambition de bâtir un système inclusif, équitable et durable. Un système qui ne laisse personne de côté », a-t-il indiqué. Pour lui, il s’agit de réfléchir à des solutions concrètes pour lever les barrières administratives et financières qui freinent l’adhésion des travailleurs informels au RAMU.

Pour le représentant du Bureau international du Travail , l’adhésion automatique des travailleurs du secteur informel au régime de couverture maladie universelle constitue un levier essentiel de justice sociale et de résilience économique. « Nous allons discuter avec tous les acteurs pour identifier des méthodes automatiques d’affiliation des travailleurs de l’économie informelle. Si nous arrivons à appliquer toutes les stratégies que nous allons adopter au cours de cet atelier, nous espérons qu’au cours de ces prochaines années la protection sociale en santé s’étende progressivement », a-t-il affirmé.

Cette initiative bien accueillie par les acteurs de terrain. Boureima Tondé, premier vice-président du Conseil national de l’économie informelle du Burkina, salue une avancée majeure. « Dans notre métier, nous rencontrons beaucoup de risques, surtout en matière de santé. Mais avec cette politique d’assurance maladie, nous ne pouvons que nous réjouir ».
Financé par le projet « Bâtir des socles de protection sociale pour tous » mis en œuvre par l’OIT avec le financement belge, cet atelier marque une nouvelle étape vers la concrétisation du droit à la santé pour tous.
À son issue, les participants adopteront une feuille de route claire et réaliste pour la mise en œuvre des mécanismes d’adhésion automatique au RAMU, ainsi qu’un groupe technique chargé de piloter la suite du processus.
Carine Pierrette Zongo
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